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  • "Penser, c'est dire "non"": Alain.
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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 22:28
32484580_0f4c9e4109.jpg       Je me retrouve, ce soir, perdu et déboussolé, tel un pilote sans carte, ou un unijambiste sans béquilles. Je suis là, devant mon poste, tentant d'aligner quelques mots sans pouvoir y parvenir. J'ai éteint toutes mes lumières et je me suis concentré sur mon écran, comme dans le prélude d'une séance de spiritisme ou lors d'une séquence d'un film d'horreur...toujours est-il que les mots ne viennent pas. La constipation verbale s'installe. La sécheresse créative élit domicile sur mon ordinateur comme ferait une araignée d'un coin de plafond. Mon instinct me dit que j'ai perdu la main....Et quand on perd la main, eh bien rien à faire, full stop...Cela ressemble à ce magicien qui ne peut plus faire disparaître un objet sans que le public ne découvre la supercherie, ou pire, à ce magicien qui ne contrôle plus la nature des objets à faire disparaître ou apparaître.  On s'attend à voir un lapin et on découvre une culotte!Cela devient grotesque, ridicule, absurde et surréaliste.  
  Pareil à un pianiste qui n'a pas touché un clavier depuis des lustres, à un homme qui ne se souvient plus du corps de la Femme, à un capitaine qui n'a pas navigué depuis des décennies, à un pasteur qui n'a pas prêché la bonne parole depuis belle lurette, je suis là, l'air penaud et les bras ballants, devant cet ordinateur qui me nargue par son silence et par sa lumière douce mais perfide. Le piansite ne peut plus jouer au créateur de belles notes, et à chaque touche, le piano hurle de douleur, l'homme a du mal à faire vibrer ce corps féminin, malgré ses caresses brutales, désordonnées, mal placées, et non avenues, le capitaine ne peut plus trouver le cap, juste grâce à son pif, et le prêcheur...ayant trop péché tout en arrêtant de prêcher, ne peut plus persuader aucun des fidèles, même pas l'idiot du village!...Ma situation est pareille: je n'ai pas manié le Verbe depuis longtemps, trop longtemps pour pouvoir écrire un semblant de loques poétiques, de haillons littéraires, de lambeaux romanesques...Je suis comme ce mousquetaire qui n'a pas manié l'épée depuis des années et qui, comble de l'ironie, débarque en trombe pour défendre, en duel, l'honneur d'une jeune villageoise dont la réputation, ou pour ainsi dire la mauvaise réputation, est une affaire qui pue à des cantons à la ronde et qui meuble les beuveries des tavernes de la région! Voilà: je suis devenu le Don Quichotte de mes lecteurs...Entends- tu, ô mon ordi, entends- tu ,ô mon Pancho?
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