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  • "Penser, c'est dire "non"": Alain.
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23 juillet 2011 6 23 /07 /juillet /2011 16:27

Il était une fois un pays où tout le monde était heureux. Personne ne souffrait car personne ne pensait. En fait, penser était un crime passible de peine de mort...Et personne n'osait même penser à ...penser. Cependant, tout le monde était heureux: à quoi bon penser? Ces gens se vautraient dans la boue de leurs malheurs en les prenants pour des bonheurs, puisque leur "guide suprême" leur répétait que chaque malheur était un bonheur déguisé et qu'il suffisait de voir les choses ainsi...Il faut dire que si, eux, ne pensaient pas, eh bien leur "guide suprême" pensait...d'une façon étrange...si on peut dire comme cela, car en fait, leur "guide suprême" était un fou à lier! Les jours passaient et de génération en génération, ces gens développaient la tare sociale de ne pas penser, comme les animaux de Darwin développeraient une faculté! Et ils en étaient fort heureux: à quoi bon de penser? Un jour, un pélerin, passant par cette contrée, dut y passer une journée. A sa grande stupéfaction, il constata que ces gens ne pensaient pas et il remarqua, avec dégoût, leur sourire béat, leur regard con, leur allégresse de ...drogués. Il s'en désola. En le voyant triste, ces gens l'ont attrapé pour le lyncher, car si cet homme était triste c'est parce qu'il avait pensé...Ils ne savaient pas qu'il était triste pour eux et à cause d'eux...Ils ont insisté pour qu'il soit pendu, à l'aube.  Des semaines, des mois et des années passèrent, mais l'arbre qui fut utilisé pour la pendaison du pélerin devint une épine dans la gorge heureuse de ce peuple...Rien qu'en passant à côté de cet arbre, ces gens pensaient au pélerin et voulaient connaître la raison de sa tristesse: en étaient- ils pour quelque chose? parce que quand ce pélerin mit pied dans leur contrées, il n'était pas triste à priori...Et c'est quoi la tristesse au juste? Ces gens commençaient donc à penser, petit à petit, et leur sourire béat s'estompait peu à peu...Leur guide suprême, au lieu de chercher à connaître la raison de la mélancolie de ses sujets, ordonna que l'arbre auquel fut pendu le pélerin soit abattu! Ce qui n'empêcha pas ses sujets d'oser être triste, d'oser penser et d'oser cogiter... mais en cachette. Un jour, à l'aube, alors que "le guide suprême" dormait dans son lit doré et gigantesque, entouré de femmes et de garçons mignons, un garde accourut: les sujets, armés de hâches, de batons, de fusils...et équipés de flambeaux marchaient sur le palais. Le "guide suprême" avait déjà des plans contre une éventuelle révolution, il ordonna donc d'équiper "le bateau suprême" pour préparer sa fuite. Mais, il voulait, pour gagner du temps, négocier avec ses sujets. Ces derniers avainet une seule doléance: ils voulaient juste que l'arbre abattu par leur guide soit replanté!4850139682_59c08cdd28.jpg

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