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  • "Penser, c'est dire "non"": Alain.
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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 23:21

           Tout le monde faisait ce que disait le Boss. On ne parlait, ne jurait, ne respirait dans cette Grande Société que par le nom du Boss. Les millions d'employés de cette société se pliaient strictement aux ordres du Boss et observaient ses préceptes et ses interdits. Le problème  était que  personne ne respectait le Boss mais soit on avait peur de ses colères ou alors on désirait une promotion. Et le grand problème était que...personne n'avait jamais eu l'honneur de ...voir le Boss. Tout ce que l'on recevait de lui était sous formes de notes de service, de circulaires... Alors, moi, je me posais tout simplement une question stupide mais simple: où  Diable était donc se foutu boss?

            Je ne pouvais pas poser cette question à mes collègues: c'aurait été un blasphème et cela m'aurait coûté mon poste. Je ne pouvais pas solliciter un entretien avec le Boss car il n'avait daigné recevoir personne avant moi. Je ne pouvais lui écrire car il ne répondait jamais aux lettres. Je ne pouvais lui téléphoner car son numéro étaitt, paraît-il, "hors zone de couverture". Je me contentais donc d'appliquer ses instructions à la lettre puisque, et j'ai oublié de vous le dire , on disait qu'il avait dissimulé une caméra minuscule dans le bureau de chacun de ses employés, dans les couloirs et même dans les toilettes-- c'est pourquoi la plupart des employés fasaient leurs besoins en souriant( à la caméra). Moi de même d'ailleurs, mais mon sourire à moi était en fait une grimace: j'étais toujours constipé.

            Les choses allaient leur train pendant des années  dans la Grande Société, avec une précision d'une horloge. Seulement, cette horloge commençait à se dérégler petit à petit. Et puis, c'était le chaos, le bordel. Mais les notes de service continuaient à circuler. Seulement, pesonne n'en tenait compte. Les employés s'adonnaient à la débauche, à la drogue, aux meutres en plein jour et dans tous les bureaux, les couloirs et les buvettes de la Grande Société. Des scènes, pour le moins immorales, se passaient juste sous le grand portrait du Boss. Mais le Boss ne daignait pas se manifester...ni pour redresser les torts ni pour punir ni même pour récompenser ses rares fidèles qui se donnaient la peine de nettoyer la merde des autres employés juste apès leurs soirées--pardon leurs journées-- orgiaques et bacchanales. Bref, j'ai décidé de démissionner. Je n'ai même pas attendu l'acceptation ou le rejet de ma démission par le Boss car il aurait fallu des millions d'années- lumières peut- être.

            Aujourdh'ui, la Grande Société n'est qu'un amas de ruines...pire que Berlin lors de l'attaque des alliés ...pire que Sodome et Gomorrhe. Mon point de vue là- dessus? Je pense que le Boss n'existait pas ou alors il se contentait de briller par son absence pour un raison ou pour une autre. Ne pouvait-il pas ou ne voulait-il pas sauver la Grande Société? Je n'en sais rien. Je laisse cette question aux philosophes de l'économie.

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