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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 23:37
 Il était une fois, dans un restaurant populaire, un cuisinier qui faisait des plats extraordinaires: succulents, en un mot. Ses clients amenaient d'autres clients à son modeste restaurant et ceux-ci y amenaient d'autres et ainsi de suite. Très vite, on n'y trouvait plus de table libre ni même de coin libre. Les gens prenaient leurs repas en plein air, devant le restaurant, en parlant de la pluie et du mauvais temps...C'était des moments de joie extrême...
 Seulement, il y avait quelque chose qui intriguait les consommateurs autant que le cuisinier lui- même: ses clients restaient toujours sur leur faim. Ils commandaient des plats et encore et encore. Mais ils avaient toujours faim, une faim bizarre que vous ressentez souvent après un repas copieux et arrosé, une faim qui vous fait sentir léger comme un oiseau, une faim bénéfique, une faim qui stimule votre moral et qui vous pousse à méditer sur les quesions existentielles, un faim qui ne fait pas de mal. En somme, une faim nourrissante, assouvissante, rassasiante. C'est pourquoi, les clients s'en allaient, satisfaits, pour vaquer à leurs besognes et pour...revenir le plus tôt possible à ce restaurant où on servait des mets délicieux mais magiques.
  La satisfaction était donc générale. Mais le cuisinier n'était pas pour autant satisafait: les gens payaient leur argent pour être servis--c'est ce qu'il faisait à merveille--mais encore pour bien manger--c'est ce qu'ils faisaient à la perfection-- mais surtout pour ASSOUVIR leur faim. Cette faim n'était jamais assouvie, cependant. Certes, les gens quittaient le restaurant, rieurs et joyeux, mais un regard, un rictus, une esquisse de grimace...trahissaient un ...côté insatisfait chez ces gens: ils auraient aimé avoir encore plus de mets, plus de plats. Mais pourquoi donc sa cuisine N'assouvissait PAS la faim de ses chers clients? Il suffisait juste de jeter un regard à leurs plats vides: on aurait dit qu'ils les avaient lavés, rincés et essuyés...
   Le cuisinier ne dormait plus. Il voulait découvrir le secret de cette faim qui grandissait  au fur et à mesure qu'on la comblait. Les gens de leur côté parlaient: ceratins disaient que cette faim était prémiditée par le cuisinier: il mettait des produits étranges dans les plats qu'il préparait, d'autres affirmaient en hôchant la tête que c'était la "recette" du cuisinier qui y était pour quelque chose, et enfin, d'autres juraient leurs grands dieux que le cuisinier disposait d'une marmite magique qui faisait tout le travail...Les bruits circulaient dans la ville, les suppositions allaient bon train. Le préfet décida de vérifier par lui- même et de résoudre l'énigme du cuisinier.
   Un jour, le préfet se déguisa en homme de peuple et débarqua dans ce restaurant de peuple. Il commanda un plat populaire et côtoya le peuple. Il voulut commander un autre plat mais il n'a pas pu: il était déjà rassasié. Mais il ne comprenait pas l'empressement du peuple: des cris qui commandaient des plats , des gens déjà servis qui se bousculaient pour être resservis, des gens qui demandaient, la bouche pleine, d'être resservis alors qu'ils venaient juste d'entamer leur plat...Bref, le préfet voyait des Gargantua partout autour de lui...Heureusement pour lui que ces gens ne mangeaient pas de la chair humaine, surtout celle des représentants de l'Etat. Mais pourquoi Diable, lui, qui avait un estomac pourtant comme celui des autres n'a ressenti plus de faim juste après avoir fini son premier plat?  Il s'estimait même repu!
   Le préfet découvrit le pot -aux-roses le soir- même. Il n'avait pas bsoin de passer des nuits à cogiter et d'ailleurs c'était simple: ce n'était ni le cuisinier ni sa marmite qui "assuraient" ce succès culinaire. Les gens du peuple le faisaient. Ils avaient un appétit insatiable car rien ne les préoccupaient...absolument rien. Tout se passait donc dans les esprits des gens et non dans leurs estomacs...Et voilà, l'énigme fut résolue... Enfin, d' après M. le préfet.
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commentaires

T
<br /> Les nourritures terrestres ne sont donc qu'une illusion et pauvre d'esprit celui qui croit qu'elles sont seules capables à pouvoir satisfaire les hommes<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Merci pour ce commentaire. Ceci dit, je pense que la manière de "négocier" une nourriture( comme s il on négociait un virage) ainsi que l'état d'esprit avec lequel on négocie ladite nourriture<br /> changent tout! Bisous!<br /> <br /> <br />