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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 00:22

   Il était une fois, dans un village lointain et isolé, un enseignant plein de ressources et de bonne volonté. Il était confronté à une classe difficile, non  à cause de l'indiscipline, mais à cause du manque de toute réaction chez les apprenants: les élèves étaient là, présents, calmes et sages. Mais l'enseignant ne lisait dans leurs yeux aucune intelligence. Les élèves le regardaient comme l'on regarde un prêtre parlant latin: on le respecte mais on ne comprend rien. Les élèves de ce jeune enseignant étaient de cette race: ils le regardaient mais il pouvait quitter la classe s'il le désirait sans qu'ils s'en renderaient compte. Bref, leurs regards étaient dénués de toute expression humaine...encore moins animale.
  L'enseignant se plaignit un jour au proviseur qui se contenta de le regarder. Le délégué fit de même. L'enseignant commença à avoir des doutes: et si c'était lui, le malade? Et si c'était lui qui ne comprenait rien au langage du regard....Il s'acheta donc un miroir.
   Pendant toute une nuit, L'enseignant se regarda dans le miroir. Il se rendit compte que son regard était plus...scintillant, plus vivace, plus vivant que le regard de tous les gens du village, mais puisqu'il était le seul enseignant au village, il prit son mal en patience et décida de "cultiver" chaque soir son regard à lui, devant le miroir, pour que ce scintillement qui se dégageait de ses yeux durât pendant les années qu'il devait passer dans ce village. Et, chaque soir, l'enseignant fit, chez lui, de la gymnastique visuelle, et prit soin de son regard comme l'on prend soin de son corps dans une salle de sport parisienne.
   Au jour, il se contentait de faire ses cours à des élèves qui ...se contentaient de le regarder, il parlait à des commerçants qui ne faisaient que...le regarder et il regardait à son tour tous ces gens, mais d'un oeil vif, intéressé, curieux...un oeil d'anthropologue.
   Il décida donc de mener des recherches au sujet de ce regard trasparent et mort-- un regard qui ressemblait à un lac si limpide qu'on a l'impression que l'eau n'existe pas-- et pour ce faire, notre enseignant passa des nuits blanches à mettre en ordre ses notes, à en tirer les conclusions qui s'en imposaient et surtout à mener sa recherche selon une méthode expérimentale rigoureuse...
   Des annèes passèrent. Un beau jour de Septembre, un nouvel enseignant, jeune et frais, débarqua au village pour relever notre enseignant qui y avait passé une trentaine d'années. La jeune recrue vint, par courtoisie, rendre visite à notre enseignant pour "officialiser la passation des pouvoirs" et en même temps pour s'enquérir auprès de son collègue des us et des coutumes de ce village. Il vint donc le trouver dans sa classe.
    La nouvelle recrue eut un cri de stupeur: son collègue, quinquagénaire, était toujours jeune et frais comme à son premier jour d'enrée en service--comme si le Temps ne passait pas par ce village-- mais surtout l'enseignant quinquagénaire regardait la nouvelle recrue d'un regard...vide de toute expression d'intelligence! 

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commentaires

T
<br /> Deux choses:<br /> d'abord le regard est un langage à part entière pour s'en convaincre regarder simplement un enfant qui ne sait encore pas parler et qui s'attache au regard des grands pour tout apprendre,<br /> ensuite je ne crois pas prsonnelement que l'on devient  comme les autres car au contraire devant un tel immobilisme on a plutôt envie d'adopter l'attitude diamétralement opposée<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Mais crois moi Nicole, j'ai vu des psychiatres devenir fous...ou du moins excentriques. J'ai vu des miliants rallier la mauvaise cause. Avaient-ils de la "prédisposition" pour cela? bISES<br /> <br /> <br />
C
<br /> Pas si sûr que ça..........Monsieur<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Qu'est ce un schéma social et un exil chez soi ?<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> Ce sont des métaphores.Bises!<br /> <br /> <br />
A
<br /> notre societe n accepte pas la difference.pour cela on est oblige de gardez le rythme avec les autres.pour realise a la fin  que nous avons pperdu notre esprit.est ca cera une prte pour nous<br /> tous......                                           <br /> <br /> <br />
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L
<br /> Tout à fait d'accord avec toi. Je pense que nous devons" rentrer dans le schéma social" ou " opter pour "un exil chez soi"( ce qui est plus difficile à vivre qu'un exil chez les autres). Merci<br /> pour ton commentaire! <br /> <br /> <br />
C
<br /> Bonjour,<br /> <br /> Serais-tu entrain de dire qu'à force de cotoyer un certain type de personnes, on finit par leur ressembler................... Hummm pas d'accord. (cela demande discussion)<br /> <br /> <br />
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L
<br /> J'aimerais dire, chère Martine, en toute simplicité, qu'à force de vivre avec des borgnes on devient avugle, qu'avec des fous on devient forcené, qu'avec des riches on devient snob, qu'avec<br /> des imbéciles on devient bête, qu'avec des buveurs on devient ivrogne, qu'avec des gens qui ne lisent pas...on devient analphabète. A force de côtoyer des gens d'un type donné, on ne finit pas par<br /> leur ressembler mais par devenir pire qu'eux... et crois moi, ma chère, c'est un constat que les années ne me font que confirmer...au grand dam des théories philosophiques du libre arbitre! Mais je<br /> peux me tromper, après tout!<br /> <br /> <br />