Elle boit sa bierre cristaline
à la terrasse d'un bar parisien,
à l'abri d'une pluie précaire et fine
qui met à mal le soleil francilien.
ses cheveux dorés rendent jaloux
cette bière blonde et mousseuse.
quant au soleil timide, il échoue
à égaler cette beauté jeune et rieuse.
Je bois les paroles de cette déesse ,
et néglige ma bière pulpeuse et blonde
qui se sent jalouse de ma Joconde
dont le charme me mène droit à l'ivresse!
Tu seras ma maitresse clandestine quand tu le seras.
Tu seras ma femme quand je le voudrai... et tu le voudras.
Tu seras ma complice et la complice tu feras.
Tu seras ma pute et personne ne le saura.
Tu seras mon étoile, mon vin, ma couronne et mon aura.
Tu seras mon guide, mon maitre, ma voie et tu le devras.
Tu seras ma coquine, ma catin, ma geisha et tu le pourras.
Tu seras celle que je veux: un cocktail de personnes que personne ne soupçonnera.
Tu seras celle qui, au lit, quand je dirai"non" c'est un "oui" qu'elle dira et redira.
Tu seras, enfin, celle que j'inventerai et personne d'autre ne l'inventera:
tu seras la Femme où se conjugueront d'exquises vertus et des vices royaux que tu doseras.
Tous les auteurs, de l'amateur jusqu'au professionnel, sont passés par des moments de stagnation, de pénurie, de sécheresse...Le plus dangereux de ces moments étant le syndrome de la page blanche. Ainsi, un des classiques de cette situation est le stérotype de l'auteur, la tête dans la main, la plume impuissante sur la table et sa page-- qui devait être bien noircie-- blanche comme du lait,...bien vierge. Les raisons de cette "panne" diffèrent. Toujours est-il que, chaque auteur, quel qu'il soit, s'est trouvé ,des fois et des fois de sa vie dans cette situation que les gens gèrent différemment: de la simple négligence, à la tristesse, à la colère...jusqu'au suicide...Cette "impuissance textuelle" est bien connue dans le monde de l'écriture...Le remède? le Temps...Avec le temps, toutes les impuissances disparaissent pour réapparaître!
Le silence de la nuit m'enveloppe de son épaisseur et , tel une cuirasse ou une carapace, me protège du monde du peuple. Le peuple dort, enfin, et je suis libre, enfin. Je me connecte, enfin. Je me connecte avec Elles, avec l'inspiration, la paix et la quiétude... Je deviens créateur et mes doigts se lancent, tous seuls, sur la voie de l'Ecriture, comme par enchantement, à la manière d'un homme qui revient à son village natal après des années d'absence et qui reconnaît le mondre sentier, le moindre hameau, très facilement, après avoir enlevé de ses yeux le bandeau de l'absence. Cette "transe" peut durer toute la nuit, du moment où le peuple dort toujours. Une chose est certaine: le réveil du peuple sonne l'heure mon sommeil et vice-versa. Je suis comme la chouette qui sort chasser quand les autres rapaces rentrent chez eux...Mon monde et celui du peuple n'ont rien de commun...Le peuple, au sens péjoratif du terme , lui, est là pour dire "oui" et pour hiberner. Moi, je suis là pour crier un grand "NON" en lettres capitales et pour tout remettre en question. En fait, le peuple est à la rechecrche du "sacré"...car tout ce qui est sacré lui évite de "réfléchir" sur le pourquoi et le comment. Moi, je suis en quête de tout ce qui est "problématique" car en débattant des pourquoi et des comments je m'affirme en tant que l'homme qui pense....La réalité étant bien amère dans ce sens: le peuple ne pense pas; il suit.
Il était une fois un pays où tout le monde était heureux. Personne ne souffrait car personne ne pensait. En fait, penser était un crime passible de peine de mort...Et personne n'osait même penser à ...penser. Cependant, tout le monde était heureux: à quoi bon penser? Ces gens se vautraient dans la boue de leurs malheurs en les prenants pour des bonheurs, puisque leur "guide suprême" leur répétait que chaque malheur était un bonheur déguisé et qu'il suffisait de voir les choses ainsi...Il faut dire que si, eux, ne pensaient pas, eh bien leur "guide suprême" pensait...d'une façon étrange...si on peut dire comme cela, car en fait, leur "guide suprême" était un fou à lier! Les jours passaient et de génération en génération, ces gens développaient la tare sociale de ne pas penser, comme les animaux de Darwin développeraient une faculté! Et ils en étaient fort heureux: à quoi bon de penser? Un jour, un pélerin, passant par cette contrée, dut y passer une journée. A sa grande stupéfaction, il constata que ces gens ne pensaient pas et il remarqua, avec dégoût, leur sourire béat, leur regard con, leur allégresse de ...drogués. Il s'en désola. En le voyant triste, ces gens l'ont attrapé pour le lyncher, car si cet homme était triste c'est parce qu'il avait pensé...Ils ne savaient pas qu'il était triste pour eux et à cause d'eux...Ils ont insisté pour qu'il soit pendu, à l'aube. Des semaines, des mois et des années passèrent, mais l'arbre qui fut utilisé pour la pendaison du pélerin devint une épine dans la gorge heureuse de ce peuple...Rien qu'en passant à côté de cet arbre, ces gens pensaient au pélerin et voulaient connaître la raison de sa tristesse: en étaient- ils pour quelque chose? parce que quand ce pélerin mit pied dans leur contrées, il n'était pas triste à priori...Et c'est quoi la tristesse au juste? Ces gens commençaient donc à penser, petit à petit, et leur sourire béat s'estompait peu à peu...Leur guide suprême, au lieu de chercher à connaître la raison de la mélancolie de ses sujets, ordonna que l'arbre auquel fut pendu le pélerin soit abattu! Ce qui n'empêcha pas ses sujets d'oser être triste, d'oser penser et d'oser cogiter... mais en cachette. Un jour, à l'aube, alors que "le guide suprême" dormait dans son lit doré et gigantesque, entouré de femmes et de garçons mignons, un garde accourut: les sujets, armés de hâches, de batons, de fusils...et équipés de flambeaux marchaient sur le palais. Le "guide suprême" avait déjà des plans contre une éventuelle révolution, il ordonna donc d'équiper "le bateau suprême" pour préparer sa fuite. Mais, il voulait, pour gagner du temps, négocier avec ses sujets. Ces derniers avainet une seule doléance: ils voulaient juste que l'arbre abattu par leur guide soit replanté!