Je n'exagère pas...il s'agit de la grande déception de ma vie, mais paradoxalement, cette déception devient , pour moi, une grande délivrance. J'ai quarante ans et depuis très longtemps je voulais changer le monde...je parle du monde autour de moi: le comportement de mes compatriotes!! En effet, si, selon la version officielle, nous vivons dans un pays "en voie de développement"-- cela fait 40 ans qu'il est en voie de développement, quand-même!!-- eh bien, je ne vois rien de développé autour de moi, encore moins le plus minuscule ingrédient du développement. Je ne parle ni de l'économie, ni du politique--même si le développement doit embrasser tous les domaines en même temps-- je parle uniquement du social, et plus présicément de la conscience sociale liée à l'éducation. Ainsi, autour de moi, les gens crachent par terre...crachent partout...sauf dans leurs lavabos, traversent la route partout sauf dans les passages pour piétons, klaxonnet tout le temps sauf pour éviter un danger, font tout ce que vous voulez quand ils sont dans une queue sauf attendre leur tour, vont au travail en retard, et en rentrent le plus tôt possible après avoir tout fait sauf leur boulot...Et en règle générale, leur maxime dans la vie est: après moi le déluge. Ce "peuple" se plaît et se complaît chez lui mais a-t-il une seule bonne raison de le faire? Négatif: car ce peuple ne franchira jamais la ligne d'arrivée...ou il le fera ...le dernier. Quant à ma consolation, elle est simple: je sens une grande délivrance car je ne me sens plus en devoir de "redresser les torts"...puisque ces torts ne seront jamais redressés et puisque, moi, j'en serais toujours malade...Il vaut mieux donc de laisser tomber....Je sens ainsi le grand vent de la délivrance...tel une femme qui accouche...finalement...certes, d'un mort- né...mais qu'importe!