Je me suis toujours demandé sur l'utilité des passages pour piétons, au Maroc: sont-ils là pour décorer la route, pour donner l'impression de "l'urbain", pour montrer que la municipalité fait son travail de...peinture? La raison en est que ces passages servent à tout sauf à faire en sorte que les automobilistes s'arrêtent. Du coup, les piétons ne peuvent traverser. Une problématique qui se pose et s'impose...d'autant plus que le conducteur et le piéton, les deux protagoniste de cette comédie qui bascule souvent dans la tragédie, sont tous les deux fautifs.
Tout le monde au Maroc, du moins les automoblistes, sait que la priorité est toujours cédée aux piétons...du moins théoriquement car en pratique les choses sont diamétralement différentes.
Ainsi, les automobilistes ne s'arrêtent pas aux passages pour piétons. Ils ne prennent même pas la peine de rétrograder de vitesse. Ce qui est d'usage est: la voiture passe; le piéton traverse APRES et non pas le piéton traverse D'ABORD et la voiture passe. Pourquoi donc cette anomalie, cette hérésie routière? Je pense personnellement que c'est une question d'EDUCATION avant toute chose et par la suite c'est une question d'EGOÏSME aussi.
L'éducation...ou pour être précis l'absence d'éducation se pose parce que les automobilistes n'ont pas reçu de "formation" dans ce sens. Je ne parle pas du "stage" de permis de conduire car tout le monde sait qu'il est banal ou banalisé. Je parle de cette éducation qui vient impégner votre vie privée où le professionnel, le social et le personnel se mêlent, sans confusion, pour faire en sorte que le citoyen connaisse ses droits et ses devoirs et surtout les limites de ses droits. C'est la responsabilité du Gouvernement, de l'Ecole et de la Société Civile.
L'égoÏsme flagrant est morbide s'y mêle dans le sens où chacun ne pense qu'à ses propres intérêts: il veut faire ce qu'il désire, maintenant et à cet endroit-ci...Et advienne que pourra.
Mais il ne faut pas oublier que l'automobiliste tout comme le piéton sont tous les deux des "produits" de la société: on ne peut pas trouver un bon automobiliste et un bon piéton-- ou un bon automobiliste et un mauvais piéton et vice-versa-- dans une société corrompue...D'ailleurs, l'automobiliste devient souvent un piéton et vice-versa...Et pourtant, les choses ne changent pas...Ni l'un ni l'autre ne respecte la sacralité du passage pour piétons...D'où le sacrilège.
Pour finir et dans le souci de l'impartialité, j'aimerais préciser que le passage pour piétons n'est pas respecté par le piéton lui- même, car:
1- le piéton dénigre souvent le passage et va traverser à des mètres, voire des centimètres près.
2- les piétons utilisent le passage pour ...se rencontrer et bavarder comme s'ils étaient dans une cour sans pour autant manifester le désir de traverser(j'en suis témoin plusieurs fois).
3- Quand l'automobiliste s'arrête, le piéton déjà positionné dans le passage lui fait signe d'avancer....De toute façon, lui, il est "éduqué" pour qu'il traverse après.
4- Le piéton arrive jusqu'au passage et s'arrête...comme un chien de chasse devant un gibier. Il ne fait aucun signe et ne manifeste aucune volonté de vouloir traverser. Il est là et attend que Son Excellence l'automobiliste daigne avoir l'obligeance de lui céder le passage.
5- Pire: le piéton s'engage dans le passage puis...change d'avis et fait demi- tour.
Je pense donc que le phénomène est complexe et qu'une éducation en bonne et due forme depuis l'enfance doit imprégner le mentalités. Je pense aussi que, tant que chacun se fiche carrément de l'intérêt général, de la citoyenneté, du développement du pays dans le bon sens, eh bien ce problème de passage piéton NON protégé continuera de faire des malentendus voire des victimes.