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  • : Réflexion littéraire et philosophique. Extraits de l'auteur.
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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 22:28
32484580_0f4c9e4109.jpg       Je me retrouve, ce soir, perdu et déboussolé, tel un pilote sans carte, ou un unijambiste sans béquilles. Je suis là, devant mon poste, tentant d'aligner quelques mots sans pouvoir y parvenir. J'ai éteint toutes mes lumières et je me suis concentré sur mon écran, comme dans le prélude d'une séance de spiritisme ou lors d'une séquence d'un film d'horreur...toujours est-il que les mots ne viennent pas. La constipation verbale s'installe. La sécheresse créative élit domicile sur mon ordinateur comme ferait une araignée d'un coin de plafond. Mon instinct me dit que j'ai perdu la main....Et quand on perd la main, eh bien rien à faire, full stop...Cela ressemble à ce magicien qui ne peut plus faire disparaître un objet sans que le public ne découvre la supercherie, ou pire, à ce magicien qui ne contrôle plus la nature des objets à faire disparaître ou apparaître.  On s'attend à voir un lapin et on découvre une culotte!Cela devient grotesque, ridicule, absurde et surréaliste.  
  Pareil à un pianiste qui n'a pas touché un clavier depuis des lustres, à un homme qui ne se souvient plus du corps de la Femme, à un capitaine qui n'a pas navigué depuis des décennies, à un pasteur qui n'a pas prêché la bonne parole depuis belle lurette, je suis là, l'air penaud et les bras ballants, devant cet ordinateur qui me nargue par son silence et par sa lumière douce mais perfide. Le piansite ne peut plus jouer au créateur de belles notes, et à chaque touche, le piano hurle de douleur, l'homme a du mal à faire vibrer ce corps féminin, malgré ses caresses brutales, désordonnées, mal placées, et non avenues, le capitaine ne peut plus trouver le cap, juste grâce à son pif, et le prêcheur...ayant trop péché tout en arrêtant de prêcher, ne peut plus persuader aucun des fidèles, même pas l'idiot du village!...Ma situation est pareille: je n'ai pas manié le Verbe depuis longtemps, trop longtemps pour pouvoir écrire un semblant de loques poétiques, de haillons littéraires, de lambeaux romanesques...Je suis comme ce mousquetaire qui n'a pas manié l'épée depuis des années et qui, comble de l'ironie, débarque en trombe pour défendre, en duel, l'honneur d'une jeune villageoise dont la réputation, ou pour ainsi dire la mauvaise réputation, est une affaire qui pue à des cantons à la ronde et qui meuble les beuveries des tavernes de la région! Voilà: je suis devenu le Don Quichotte de mes lecteurs...Entends- tu, ô mon ordi, entends- tu ,ô mon Pancho?
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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 00:04
         Il vient de nous quitter. Je ne l'avais pas vu depuis des années. J'ai appris ses déboires et ses tribulations trop tard: le jour de son enterrement. Je me suis mis à visionner une vidéo sur Internet dans laquelle l'homme est délabré, résigné, l'ombre de lui- même, racontant ses infortunes familiales d'une manière entrecoupée, rythmée par des sanglots...à vous déchirer le coeur. J'ai longtemps pensé à lui ce lundi du 22 avril, le jour de son enterrement. J'ai décidé d'aller à ses funérailles, moi qui n'aime pas les cérémonies, celles lugubres encore moins. J'ai fini par rater ses funérailles. Je suis rentré chez moi le coeur gros, ayant envie de me saouler la gueule et de rester dans le noir des heures, voire des jours pour cuver mon vin, tellement la nouvelle de la mort de cet homme s'est abattue sur moi comme un vautour et tellement l'impression que j'ai eu juste après avoir visionné la vidéo pathétique sur laquelle l'homme apparaissait, me donnait une envie folle de dire merde à la vie, cette vie absurde, cinglée, injuste et insignifiante.
    En effet, l'homme fut une sommité, une référence, une autorité dans son domaine: l'éducation. Il se faisait respecter, admirer, craindre. Il fut honnête, sérieux, intègre, dynamique, affable, serviable... un homme dont les semblables sont infiniment rares de nos jours...un homme qui a voué sa vie à l'éducation des citoyens. Normal donc que sa mort soit une perte monumentale.
     C'est lui qui m'a poussé à choisir les sciences mathématiques comme filière et à me présenter aux olympiades des maths, c'est lui qui m'encourageait, me prêtait l'oreille, m'épaulait, me soutenait quand j'avais besoin de lui...et il n'a cessé de me suivre de loin et de chercher de mes nouvelles. Il était fier de moi quand il me présentait à ses amis tel un savant qui est fier de son invention devant ses collègues. Il était un homme exceptionnel.
 Ce que je regrette c'est de ne pas être resté en contact avec lui, c'est de ne pas avoir partagé ses souffrances familiales, c'est de ne pas lui avoir prêté l'oreille, c'est de ne pas...et de ne pas... et la boîte de Pandore une fois ouverte ne se renferme jamais. 
  Ce que j'écris ce soir est juste une tentative, vaine certes, de lui exprimer ma gratitude, à titre posthume, je sais. Sans toi, Monsieur Sarhani, je ne serais pas là. Tu as été un professeur, un guide, un père, un maître. Ta mort ne changera rien à la donne: tu resteras toujours dans nos mémoires et dans nos coeurs, telle une épopée, une épisode de l'Histoire nationale, ou telles des racines identitaires qui remontent aux origines du Temps et qui font de nous ce que nous sommes. En dépit de ta disparition, tu resteras bien grand, bien droit et bien imposant...comme une statue londonnienne!
Ton ex- élève.
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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 14:27

     A quoi bon avoir une raison si l'on s'en sert pas? A quoi bon avoir une raison si l'on donne à toutes les énigmes de l'existence des explications surnaturelles, farfelues, agressives et orgueilleuses? A quoi bon disposer d'une raison si l'on s'en sert pas pour expliquer, encore moins pour argumenter?...A quoi bon prétendre être différent de l'animal, de l'homme des cavernes si l'on passe toute sa vie à voir l'existence à travers le crible étroit des croyances et des idéologies? A quoi bon se contenter de recevoir des superstitions  au lieu d'émettre des hypothèses? A quoi bon regarder la vie, pendant toute sa vie, à travers les mêmes lunettes idéologiques, monochromes et myopes? A quoi bon n'avoir qu'un seul sens à sa vie: être esclave de ses croyances? A quoi bon tout cela? La raison est-elle notre ennemie ou alors les croyances demeurent- elles notre handicap? Je pense qu'il n' y a pas de pire danger pour la civilisation que le mot "idéologie". Il paraît donc que le siècle des lumières ne fût qu'n beau et court rêve, une nuit de printemps.

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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 15:50

LA VERITE EST UN TEMPLE BATI SUR DES ECHOS.

Le monde est en ébullition: chaque parti, chaque idéologie, chaque religion, chaque secte, chaque courant social ou économique, chaque bloc de pensée, chaque personne... pense qu'il détient la Vérité. Ainsi, on tue, on vole, on viole...au nom de la Vérité Vraie, la Vérité seule, unique et sacrée. Cependant, Oscar Wilde l'avait déjà dit: "La Vérité est purement et simplement une question de style", en clair: la Vérité est une question d'emballage!

Par ailleurs, si la Vérité avait existé l'humanité toute entière l'aurait trouvée. Voltaire ne disait-il pas que le sens commun est la chose la plus partagée. Par conséquent, à la manière de l'accord unanime de l'humanité à propos du fait que le feu brûle ou que l'on ne peut vivre sans eau ou que les métaux se dilatent sous l'action de la chaleur...n'aurait-on pas pu se mettre d'accord sur les autres constats religeux, politiques, sociaux...? Négatif, car , justement, ces constats n'obéissent pas au "sens commun", à l"objectivité", aux "critères clairs, nets et universels". C'est pourquoi, toute Vérité autre que scientifique demeure subjective, et partant relative-- signalons au passage que même la Vérité scientifique est sujette à caution car elle est le fruit d'un travail humain qui reste par définition limité, défectueux, imparfait et perfectible.

Toutefois, nous remarquons que toute idéologie, quelle qu'elle soit, essaie de tirer la couverture à elle seule: toute idéologie s'impose comme étant la Voix de la Vérité. Du coup, elle se trouve confrontée aux autres idéologies qui déclarent la même chose, d'où la guerre idéologique qui mène à la guerre tout court... C'est bête pourtant, car toute idéologie, fruit de l'Homme, ne peut s'imposer comme étant sacrée et quand bien-même certaines idéologies prétendraient qu'elles découlent directement de Dieu, et en supposant que cette "affirmation" soit vraie, alors ne pensez- vous pas que l'on ait négligé l'essentiel: si c'est Dieu qui est la source de cette "Vérité" alors qui en est le recepteur? C'est l'Homme sans doute. Mais ce dernier est-il sûr que sa perception de "la Vérité divine" est ABSOLUE, à l'instar de la vérité divine elle-même? Négatif encore une fois, car la perception humaine est relative, à l'image des sens de l'Homme, qui sont à l'image de l'Homme lui- même: imparfaits, grossiers, simplistes et trompeurs. Sur ce, celui qui détient une Vérité divine, à l'en croire, ne peut pas la transmettre à quelqu'un d'autre tout en sauvegardant la "perfection" de cette vérité, d'abord parce que sa propre perception de cette "vérité" est relative et donc son émission de cette "vérité" vers d'autres destinataires potentiels demeure aussi relative que cette perception et ensuite la perception de cette"vérité" par ces derniers distinataires devient plus relative que jamais surtout lorsqu'ils veulent l'émettre à d'autres distinataires et ainsi de suite...

Ce que je ne comprends pas du tout, c'est notre orgeuil et notre certitude absolue de...détenir la Vérité. On s'enorgueillit là-dessus et on se bombe le torse en faisant le coq qui s'attribue le lever du soleil...En fait, on ignore ou on semble ignorer que l'être humain, créature grossière aux pouvoirs limités, ne peut prétendre à la détention de la Vérité, synonyme de perfection. Rien n'est parfait en ce bas monde, rien n'est sûr, rien n'est garantit...Des philosophes ont passé leur vie à chercher la Vérité sans pour autant l'avoir trouvée. Celui qui prétends la détenir, qui veut l'imposer aux autres oui qui dort sur sa Vérité comme un héros dormant sur ses lauriers a sûrement besoin d'un formatage philosophique car il est un danger permanent pour toute l'humanité. Et bien entendu, mes mots sont à prendre avec précaution et relativisme: je ne prétends nullement m'imposer en détenteur de la Vérité.

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17 juillet 2012 2 17 /07 /juillet /2012 12:41

On utilise à tort et à travers cette expression: "rencontrer son âme soeur". Celle- ci étant une expression lexicalisée, elle se prête à tous les usages en langue courante...Toutefois, rares sont ceux qui réfléchissent, comme il le faut, avant de la balancer aux figures des autres.

   En effet, et comme toutes les expressions lexicalisées figées, "rencontrer l'âme soeur" se prête à des usages standard, passe- partout, généralisés et prêts-à-porter. Dans ce sens, on entend  à tout- va que Machin a rencontré son âme soeur, que Untel a finalement trouvé son âme soeur et que Monsieur tout le monde vit heureux, avec son âme soeur. Seulement, on ne sait pas que, déjà, l'expression "rencontrer l'âme soeur" est hyperbolique en soi, c'est-à-dire qu'elle comporte, dans ses plis, une exagération, et on ne sait pas aussi que "Monsieur tout le monde a rencontré son âme soeur" est une antithèse, à savoir qu'elle contient une contradiction au fond d'elle- même, puisque, Monsieur tout le monde ne peut rencontrer une âme soeur, étant donné que rencontrer l'âme soeur n'arrive pas tous les jours et pas à n'importe qui, encore moins à Monsieur tout le monde: voit-on des âmes soeurs, des jumelles, se balader dans la rue chaque jour?

Ainsi, à bien y réfléchir, on se rend compte que, la vérité est tapie au fond du paradoxe: on ne peut rencontrer son âme soeur que, ACCIDENTELLEMENT, une fois pendant toute sa vie, si jamais on a cette chance. Effectivement, une âme soeur doit être semblable en tout points à la nôtre, une âme jumelle, une photocopie de la nôtre-- une photocopie et une originale en même temps!!--, le reflet de notre âme dans le miroir de la Vie...Ce qui est, LOGIQUEMENT, impossible.

Ceci dit, on peut, je pense, tomber sur quelqu'un, de sexe opposé que le nôtre, qui partage le MAXIMUM de nos centres d'intérêt, de nos manières de vivre, de nos points de vue sur le monde...Encore risque-t-on d'attendre toute une vie pour le dénicher et pire encore, on risque de le perdre à la première occasion puisque, même les jumeaux...finissent par se séparer et vivre loin les uns des autres, sur le plan spatial comme...idéologique.

Il y a quelques années, je m'étais rendu compte que j'avais rencontré une âme soeur. Elle était de nationalité russe. Mais vu ses engagements ainsi que l'éloignement géographique, notre "fraternité" a avorté...Toujours est-il que nous correspondons toujours par la pensée....mais la télépathie étant un autre sujet qui n'est pas mon propos d'aujourd'hui.

Mohamed AZZAMORI, A Tetouan, le 17 juillet 2012.

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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 12:59

"Le mauvais temps est juste dans vos têtes." C'est ce qu'un professeur d'éducation physique ne cessait de nous répéter au lycée. Il nous sortait cette chanson chaque fois que nous prétextions le mauvais temps pour ne pas descendre au terrain et rester, peinard, au vestiaire.

 Notre professeur de sport était quelqu'un de bien, de peu sociable, de très taciturne mais de hautement dynamique et surtout il était un bon vivant. On comprend mal, je le consens, le fait d'être bon vivant sans pour autant être sociable et sans aimer la vie mondaine. Lui, il n'était pas mondain, mais il aimait la vie, son côté sauvagerie, nature, virginité, instinct, climat, les quatre éléments...

A l'époque, on ne comprenait pas ce que voulait dire: " le mauvais temps est dans la tête" mais en avançant dans l'âge, nous avons-- enfin, j'ai-- saisi la teneur de son expression: tout se joue dans la tête, le mal tout comme le bien se joue là...Il suffit donc d'avoir une pensée positive, de positiver les problèmes, de voir 'the bright side" du tableau, le côté brillant des choses, en définitive.

Ainsi, la vie m'a appris que, en positivant, en pensant positif, on peut contrôler le mental, puis le psychique, puis le physique, puis le social... Le processus n'est pas du tout facile car il s'apparente plutôt à une mystique particulière mais "ça vaut le coup". Finalement, beaucoup de problèmes, beaucoup de maladies, beaucoup de consultations chez des spécialistes pourraient être évitées juste grâce au "penser positif" si cette application était mise en place par l'Homme. Ceci demande certes une préparation, une éducation, un conditionnement, un état d'esprit et une philosophie mais...tout ceci commence par un pas: avoir confiance en soi et se concentrer sur ce que l'on a et non sur ce que l'on n'a pas...Le progrès est évident, par la suite, et les choses couleront de source à condition toutefois d'avancer par petits objectifs réalistes, réalisables et pratiques.

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 12:03

Il m'arrive, après des années, des dizaines d'années, des vingtaines d'années, de rencontrer des gens que je connaissais bien: des amis d'enfance, des anciennes maîtresses, mes ex- professeurs, d'anciens amis ou...d'anciens ennemis. Je prends un malin plaisir à contempler leurs visages tel un expert scrutant, dans les détails les plus infimes, une scène de crime, ou tel un architecte qui examine à la loupe un vestige romain. En effet, dans un laps de temps très infime, des fractions de seconde, le temps que mes yeux croisent ceux de ma "retrouvaille", je fais un travail énorme de maître: j'observe, sélectionne et analyse les composantes du visage qui est en face de moi...plus particulièrement, j'essaye de repérer, d'identifier et de quantifier l'oeuvre de la Main du Temps, sur ce visage! Et croyez- moi, le résultat n'est ni enchanteur, ni encourageant mais...profondément philosophique.

Effectivement, j'apprends, à chaque fois,  et chaque fois à mon corps défendant, que le Temps a métamorphosé les visages de mes anciennes connaissances...Et, à chaque fois, cela me fait énormément peur. Des cheveux qui sont tombés ou en voie de chute(s'ils ne sont pas blanches, ou à la rigueur grises), ...des peaux rapetissées, ratatinées,...des  yeux rabougris, creux et creusés,... des paupières recroquevillées,...des fronts plissés,... des lèvres déséchées,...des joues fanées, rapetissés, flétries, des mentons fanés, réduits au minumum, réduits à un os déséché...Bref, le spectacle n'est pas rose...Un spectacle apeurant, terrifiant, écoeurant...d'autant plus que souvent, ces visages appartiennet à des gens qui trônaient sur leurs beautés pareils à des Césars sempiternels et que les ravages du Temps, ennemis invisibles, ont détrônés, lentemenet mais sûrement, tels une eau traversant un roc, pendant de longues époques: l'érosion se fait sur des millénaires peut- être!

 Il m'arrive, parfois, de ne pas reconnaître du tout quelqu'un qui fut pourtant très proche de moi pendant des dizaines d'années...Il m'arrive, en effet, que quelqu'un m'arrête, dans la rue, en affichant une expression vague et indignée: "Ne m'as- tu pas reconnu?"a-t-il l'air de dire. Mais moi, je reste bouche bée. D'abord, parce que je ne l'ai pas reconnu en effet, mais surtout, parce que devant le désastre que le Temps a produit sur ce visage, je perds mes mots, je perds la notion du Temps et de l'Espace et je me fige durant des secondes, métamorphosé en pierre, par la main sorcière et perfide du Temps.

Et...je désire fuir, m'en aller, disparaître, en laissant le bras de mon ancienne connaissance-- qui se demande pourquoi je ne l'ai pas reconnue--, eh bien, en laissant ce bras suspendu en l'air, tel celui d'une statue dans un parc public...Tant pis si je passerai pour un impoli mais j'ai hâte de quitter les lieux. Je me précipite, dans la foulée, vers une ruelle mal éclairée où je prendrai le temps de respirer et de lécher mes blessures. La raison en est que, le visage vieilli de mon ex- ami, m'a donné le vertige, la nausée, le dégoût. Pourquoi?...parce que...dans son visage...je voyais... le mien.

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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 23:14

Je me suis toujours demandé pourquoi l'on ressent la valeur de quelqu'un juste au moment où on le perd. Je me suis souvent interrogé sur la justesse, le sens, l'importance et la signification du mot "valeur", puisque, l'on ne ressent la valeur de quelque chose ou de quelqu'un qu'en le perdant, paradoxalement. On a beau dire que cette chose a de la valeur, que je l'apprécie, que je l'estime, que je la cote, que... N'empêche que ces expressions sonnent creux, ou sonnent faux jusqu'au jour où l'on perd cette chose, et là, d'un seul coup, on prend conscience de la VRAIE valeur de cette chose- là, sous le choc de sa perte, comme ferait un Africain qui ne prendrait conscience de l'importance du soleil que le jour où il en serait privé, sous des cieux plus nuageux, moins cléments et plus pluvieux...La pire des choses reste ceci: la valeur des gens que l'on perd, soudainement, et qui meurent, à l'improviste, alors qu'on les pensaient immortels, jeunes, forts et beau...Le deuil s'opère et s'installe comme un occupant indésirable et grossier...En effet, on ne prend acte de la valeur d'une personne que le jour où cette personne n'est plus là, particulièrement quand cette personne s'éteint...A ce moment- là, ramener cette personne à la vie s'avère inutile car impossible, et l'on reste sous le repentir, sous le choc, sous le regret, sous le joug de sentiments bêtes car se manifestant en retard, trop tard...Et c'est, paradoxalement à ce moment- là que l'on saisit dans son ampleur la valeur de l'individu qui nous a quittés, à la manière d'un homme qui n'arrive à admirer l'envergure d'un aigle royal que quand celui- ci est au ciel, imposant car les ailes déployées...mais c'est trop tard, l'aigle est très loin dans le ciel...impossible de le rattraper...Je pense que Blake-- ou quelqu'un d'autre-- a dit: " la valeur n'est valeur que quand l'homme s'y consacre". Je pense que c'est vrai mais j'ajouterai que la vraie valeur de quelqu'un que nous côtoyons ne se manifeste à nos yeux que quand il nous quitte. C'est comme cela...L'homme est stupide et il ne réagit qu'après- coup. L'homme ne sait admirer l'oeuvre d'art qui est en face de lui que le jour où elle quitte son piédestal pour s'engouffrer dans les archives de l'Histoire...A ce moment- là, regretter le fait de ne pas l'avoir admirée à sa JUSTE VALEUR, est un acte de repentir INUTILE et ABSURDE...A quoi sert de regretter, le jour du Jugement Dernier, d'avoir été mécréant? A quoi bon de regretter d'avoir négligé sa femme quand on la voit dans les bras de son amant? A quoi bon de regretter d'être un mauvais fils quand les parents sont partis? A quoi bon de décider de s'intéresser à la pièce théâtrale quand le rideau est baissé? A quoi bon de vouloir faire du bien quand le mal est déjà fait?

Mohamed AZZAMORI, A Tetouan, le 20 janvier 2012.

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11 décembre 2011 7 11 /12 /décembre /2011 13:53

    On parle souvent de "mérite". On ignore son sens précis. Cela fait partie, en quelque sorte, des mots que l'on utilise à tort et à travers, faute d'en trouver mieux. Un peu comme l'on dit, "Bonjour" même si le jour en question n'aurait rien de beau, absolument rien...Ainsi, un médecin, arrivé à la hâte, au chevet d'un mourant, lui dira sûrement:"Bonjour!"...une façon de parler...tout simplement...Et d'ailleurs, que proposeriez- vous à ce médecin? Qu'il dise:"Salut"? "Comment ça va"? ...Cela reviendrait au même...Des expressions creuses, sonnantes et trébuchantes, arbitraires, conventionnelles, stériles...langagières et humaines, en somme. Et tout ce qui est humain est...relatif, très relatif.

A ce niveau, l'on parle, dans le domaine de la fonction publique et privée, de "mérite", de "rénumération selon le mérite", de "salaire selon la rentabilité", et dans le domaine scolaire, par ailleurs, l'on parle d'"ordre par mérite"...Des expressions qui en disent long car elles disent tout et rien, en même temps!...La raison en est que, dans la fonction publique, la rémunération a toujours été en rapport avec l'ancienneté, que vous méritiez cette rémunération ou pas, alors que dans le secteur privé, le salaire a été toujours calculée en fonction de paramètres beaucoup plus complexes, en fonction du degré de votre allégeance, de votre dévouement, de votre "prêt à tout"-- y compris prêt à vendre votre ami...pour prendre sa place, par la suite!-....Tous les paramètres y passent donc...sauf le mérite... A quand donc l'homme qu'il faut à la place qu'il faut quand il le faut?

On nous rabat, hélas, les oreilles par des sornettes avec lequelles on nous assomme chaque jour...des sornetttes de type: "l'ordre du mérite", "selon le mérite", "lui, il le mérite"...Il ne manquait plus q'une décoration de mérite...laquelle décoration existe bien dans plusieurs pays, huereusement ou...malheureusement!

Ainsi, des inspecteurs de travaux finis dépêchés à la va- vite, viennent constater-- à la manière des huissiers-- si un fonctionnaire "mérite" bien son salaire, et partant, ils rédigent des rapports dans ce sens---si jamais ils les rédigent-- pour que ses rapports aillent directement aux archives...sinon aux poubelles.

Toutefois, ces" inspecteurs" méritent-ils d'être "les inquisiteurs du mérite"? Font-ils leur travail comme il le faut? Sont-ils supervisés par leurs chefs hiérarchiques? Et quand bien ce serait vrai, ces derniers méritent-ils de superviser ces inspecteurs?...

Vous conviendrez donc que, en raisonnant de la sorte, on tombe dans un cercle vicieux qui est plus dangereux que des sables mouvants...Ce raisonnement est donc contre- productif, voire insensé vu que, la notion du mérite ne relève plus de la réalité mais de la mythologie et dans les meillers des cas de l'histoire de ...la chevalerie du Moyen- Age!...La raison en demeure que, le mérite se calcule selon des critères objectifs, selon des grilles préconçues scientifiquement....Et même si ces grilles existaient, la lecture humaine les fausseraient....Pour vous dire que l'on ne peut jamais calculer objectivement une notion subjective!

Mohamed AZZAMORI, à Tetouan, le 11 décembre 2011.

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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 13:21

 A l'origine, le pédagogue était celui qui emmenait un enfant à l'école. Il était, qui plus est, un valet. De nos jours, le pédagogue est un spécialiste... Son travail consiste à "développer" les compétences de l'apprenant et à le mettre sur la bonne voie de l'apprentissage...Seulement voilà, comment faire développer les compétences de quelqu'un quand on ne connaît pas ses propres compétences-- si compétences existent déjà!!-- et quand on ne les développe pas du matin au soir?

De par sa formation, son métier et son "expérience", le pédagogue s'estime capable d'éduquer et d'enseigner...Pour lui, une mise à jour de ses "connaissances" et de ses "savoirs- faire" n'est pas indispensable...Il a la main, il a le flair et cela fait des dizaines d'années qu'il fait ce métier...Donc, ipso facto, il le fait bien!

Toutefois, la réalité est bien différente de tout cela...Elle peut même être à l'opposé de tout cela...pour la simple raison que la pédagogie est un art, une science et un investissement...mais le pédagogue le sait- il?

De toute évidence, il le sait mais il préfère ne pas en faire tout un plat: l'Etat le paye si mal, les apprenants réagissent si mal et les conditions de travail ne sont pas bonnes du tout...

Reste à savoir si les conditions de travail du valet grec étaient meilleures!!!

 

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