La raison et la folie étant deux concepts relatifs, je ne tenterai ni de les cerner, encore moins de les expliquer. D'ailleurs, on n'est pas obligé d'être psychiatre
pour affirmer que la notion de "folie" est floue et que celle de "raison" est suspecte. Ce qui est notable, par ailleurs, c'est que toutes les inventions "originales" du monde, celles qui ont
fait le bonheur ou le malheur de l'humanité sont les oeuvres d'auteurs...originaux, voire excentiques, pour ne pas dire fous. La folie a permis à des créateurs d'oser sortir des sentiers
battus et d'oser être anticonformistes en accouchant de visions nouvelles, de philosophies inédites...En effet, quand on est raisonnable on ne prend pas de risque...Et partant, on ne risque pas
d'être créateur. Par contre, lorsqu'on est excentrique, singulier, original, visionnaire et j'en passe, on innove et on s'impose, on sort du lot et on quitte le troupeau...Et on apporte du
nouveau!
Combien de personnes "peu nettes", dérangées, singulières, solitaires, anticonformistes...ont marqué l'histoire de l'humanité, tant bien que mal? Les savants
n'ont-ils pas un côté farfelu? Les génies ne présentent-ils pas des "anormalités bizarres"? Les sommités de la physique et de la philosophie sont-elles normales, à la manière du commun des
mortels? La réponse est claire comme de l'eau de roche: les créateurs et les penseurs détonnent sur la palette monochrome de l'humanité bête, obéissante, servile et "sans couilles"( Passez- moi
le mot).
Un créateur a les sens aiguisés, développés, tel un chien de garde qui veille sur le troupeau des moutons qui ne savent, eux, que brouter l'herbe, dormir,
s'accoupler et faire leurs besoins. Un penseur est avant tout quelqu'un qui s'interroge sur les pourquoi et les comment? Une attitude digne d'un fou...surtout quand ce qualtifiquatif lui est
attribué par le commun du peuple, par Monsieur tout le monde qui trouve hérétique toute tentative de comprendre, de penser, de dire "non"...On n'a donc pas le choix: soit on est fou ou alors on
est bête. Le fou, au moins, il suscite, dans les pires des cas, la peur chez les autres...La bête, elle, ne suscite que pitié et compassion...Il vaut mieux alors mourir fou que vivre
bête!