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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 04:30

      Pour simplifier, disons qu'un roi brave a perdu son cheval en pleine bataille. Il était si furieux, si frustré, si désappointé qu'il aurait crié à tous ceux qui l'entouraient:" Donnez moi un cheval...un cheval...mon royaume pour un cheval!". Il paraît que ce roi voulait faire un troc: un cheval contre son royaume...un royaume qu'il était entrain de perdre, ou tout simpelment il mettait dans la balance d'un côté un cheval--- une monture qui lui permettrait de poursuivre le combat...et de le gagner, peut- être bien, peut- être pas--- et son royaume, menacé et pris en otage par les ennemis. L'hisoire est belle est édifiante. Toutefois, des questions restent en suspens: un roi n'a-t-il pas de cheval de RECHANGE? Et quand même il aurait ce fameux cheval qu'il réclamait, gagenrait-il la bataille? L'important est que l'anecdote est devenue...proverbiale, emblématique, poétique, voire...pathétique.

     Essayons d'extrapoler, de voyager, de faire une escapade" sans cheval" et d'aller visiter la contrée des auteurs. Un auteur n'est-il pas le roi de son oeuvre? Et si l'auteur vient de perdre, pour une raison ou une autre, sa plume, en pleine " acte textuel", criera-t-il"une plume...une plume...mon livre pour une plume"? Ou tout simplement, éteindra-t-il sa bougie, et ira-t-il se coucher, en balbutiant à lui- même que son livre sera achevé, sinon,repris le ledemain?

   Envisageons le pire des scénarios et supposons que notre auteur se trouve sur une île isolée et qu'il vient de perdre sa dernière plume...Abandonnera-t-il  pour autant? Ou alors tentera-t-il par tous les moyens de terminer son écrit quitte à écrire sur le sable ou  sur le roc? Réussira-t-il à extraire une encre particulière d'une plante exotique pour poursuivre son oeuvre sur du papier...si du papier il en dispose toujours? Marquera- t- il une trêve pour réfléchir et aligner tous les scénarios possibles? Difficile à en juger
   Néanmoins, une constatation est simple. Pas besoin d'être un détective pour la faire: pourquoi notre cher auteur fera-t-il des mains et des pieds pour trouver une...plume...pour continuer une oeuvre....sur une île déserte.... un livre que personne ne va lire? Certains diront que c'est une question de principe, d'affirmation de soi, d'expression, de survie intellectuelle. D'autres diront que, tant qu'un public de lecteur n'est pas envisageable, chercher une plume...voire l'acte d'écrire en soi est...insignifiant, voire grotesque!
   Et si notre auteur tenait un journal intime qu'il voulait voir à jour tant qu'il est sur cette île dans un souci d'accompagnement psychologique ou d'une future publication s'il est un jour sauvé et s'il revient à la mère patrie? Et si l'écriture était pour lui une maîtresse, une étoile, une bible, du vin...Et s'il écrivait comme l'on respire?
   Mais si, un génie lui apporte cette plume salvatrice, va-t-il lui abandonner son livre, fruit inachevé certes mais presque mûr, conçu pendant des jours et des nuits, dans la solitude et la peine? Renoncera-t-on à sa Bible pour une poignée de pièces d'or? 
    L'auteur est dans ce cas, à mon avis, devant un dilemme. Renoncer à poursuivre l'écriture et déclarer forfait ou vendre son âme au diable et accepter cette satanée plume qui menacerait son intégrité. Une plume en or dont l'encre ne tarit pas...mais...pour écrire, il faut avoir des idées...et les idées n'arrivent pas sur commande.
   Le dilemme est certes difficile à résoudre.Je donnerais cher pour voir Holmes percer ce mystère. En tout état de cause, je ne pense pas que notre fameux détective sourira et dira, l'air saisfait et inflexible:
"Elémentaire...très élémentaire mon cher watson!, il ne faut jamais changer de "cheval" au milieu du gué!"

             Mohamed AZZAMORI  

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