Déverse, femme fatale, le torrent de tes cheveux prolixes et chatoyants.
Déroule- le, femme fatale, par-dessus la rampe de ton balcon,
Et passes-y de temps en temps, tes doigts frêles, drôles d'avirons,
Puis répands ta chevelure en un déluge aussi long que profond
Qui risque d'emporter le coeur fragile de tes soeurs jalouses et de tes amants
Qui te contemplent, sur les trottoirs, ô femme fatale, silencieusement.
Puis déroule, sur la même rampe, tes seins énormes et alléchants:
Deux fruits d'un arbre charnel, immortel au fil des saisons,
Un arbre arosé d'une eau magique provenant de la source de tes ancêtres géants.
Appuie tes seins contre la rampe pour mieux les projeter en les serrant.
Laisse ton peuple, ô reine, goûter de ces délices, pour des moments:
Tu leur fais écarquiller les yeux ou essuyer leurs lunettes de correction!
Puis, femme de mes rêves, quitte ton trône, à la suite de ton speech, fièrement.
Et, en un ultime geste de largesse royale fais à ton peuple le don
De lui montrer ton derrière provocant: arrondi et rebondissant,
Un derrière dont les actions sont côtées dans la bourse des passions,
Une croupe qui fait tourner la tête aux maris, aux prêtres, aux femmes, à tous les passants
Qui rêvent de t'étreindre, ne serait-ce que pour un instant,
Sur leurs lits de paille, ou à même le sol, en jouissant!
A Ouarzazate, 1997.
Mohamed AZZAMORI.