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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 03:33

         Il avait l'air d'un inspecteur.... de police, alors qu'il était affecté à l'Education Nationale, brigade des Renseignements Généraux. En effet, l'Inspecteur avait pour tâche d'espionner le personnel enseignant et de rédiger des rapports dans ce sens aux hauts lieux qui décidaient ou non de poursuivre l'enseignant(e) inspecté(e) pour les  crimes que l'Inspeteur- Inquisiteur avait recensés dans son rapport...pédagogique. Il était le prototype de l'Inspecteur qui arrivait à l'mproviste, inspectait la personne dont il avait soigneusement étudié la fiche pendant des jours et  puis il examinait minutieusement tous les recoins de la classe...sa "scène de crime". Le cartable de l'enseignant était pour cet inspecteur "l'arme du crime", le cours du même enseignant " le mode opératoire", et son C.V. "le profil"...On aurait dit que cet Inspecteur était le produit d'une école de détectives. D'ailleurs, son arrivée au lycée mettait les enseignants dans un état...de panique. Quant, au proviseur, il l'accueillait à bras ouvert: la visite de l'Inspecteur était pour lui l'occasion pour qu'il règle ses comptes avec ses enseignants anti-conformistes ou pour qu'il appuie ses enseignants béni oui- oui. C'est pourquoi, avant que l'Inspecteur  ne débarquât dans les classes, il faisait toujours un tour chez le directeur. Et gavé par "les tuyaux" que celui-i lui filait, il rédigeait d'avance dans sa tête la moitié de son rapport. Déjà il se faisait une idée de "sa cible" avant que celle-ci ne fût "dans son visuel". Ainsi, c'était à la lumière des "informations top-secret" données par le directeur que l'Inspecteur décidait d'entrer an ami ou en ennemi chez l'enseignant à...inspecter.
       Une fois sur place, je veux dire en classe, il était omniscient, omnipotent et omniprésent. Il notait tout sur un calepin, il examinait les cahiers des élèves et vérifiait si les dates des cours collaient avec celles que l'enseignant avait mises sur son cahier de textes. Et s'il avait des soupçons, il consultait l'agenda pour voir si ces dates ne tombaient pas un jour férié ou un dimanche...Parallèlement, il suivait le cours, essayait de relever des failles, des brêches, des contradictions, des fautes d'orthographe--s'il ne trouve rien à relever-- dans le cours assuré par l'enseignant. Il se permettait de circuler entre les rangs, de vérifier les affaires des élèves, de vérifier si ces élèves étaient propres, et si leur tenue était correcte. Il ouvrait les fenêtres et regardait sur quoi elles donnaient tout en scrutant l'horizon...et son Watson de proviseur lui venait en aide pour apporter des éclaircissements....Tout ceci se passait alors que l'enseignant faisait son cours.  Celui-ci pouvait-il arrêter et se retirer en signe de protestation? Pas du tout. Peut-on se retirer alors que l'on est en présence de l'Imperator? ....Sauf si l'on tient à combattre des lions dans les arènes!
         Le cours fini et les élèves partis, l'Inspecteur désserait sa cravate et retroussait ses manches pour procéder à ...la question. En effet, il interrogeait l'enseignant sur tout et sur rien, en commençant par son lieu d'origine et son état civil...et s'il arrivait que l'enseignant descendait d'une famille avec laquelle la famille de l'Inspecteur avait des querelles d'héritage ou de voisinage, le sort de l'enseignant était scellé d'avance.
         L'Inspecteur était donc craint par tous les enseignants jusqu'au jour où--jour de sa malchance-- Il est tombé sur un enseignant...pas comme les autres. Ce jour-là l'enseignant en question avait purement et simplement prié l'Inspecteur, de faire une démonstration de cours, tellement cet enseignant était impatient de voir en oeuvre son "maître". En effet, moyennant des flatteries, des obséquiosités et des paroles mielleuses, cet enseignant a réussi à convaincre l'Inspecteur de faire une démonstration. Il lui répétait que déjà quand il était élève, il tombait en adoration devant lui et qu'il n'osait pas le lui dire. Il a même ajouté que tous les enseignants étaient convaincus que l'Inspecteur était leur Guide Suprême. Alors, dépêchons, un cours s'il vous plaît, et que cela soit ...historique.
          Ainsi, l'inspecté a pris la place de l'Inspecteur et vice-versa. L'Inspecteur, tel un magicien a commencé son numéro. Il voulait que l'attention de toute la classe soit concentrée sur lui...Mais les élèves riaient, riaient et riaient car, l'Inspecteur ayant perdu la main, il faisait tout sauf un cours. Du coup, les élèves le voyaient autrement...Ils le voyaient en clown!
         Indigné, il quitta la classe en maudissant ces élèves qui ne savaient pas "interagir" et qui ne comprenaient nullement sa façon de faire.
         Il était pris à son propre piège. Tel  fut inspecté celui qui croyait le faire!

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commentaires

T
<br /> Bonjour ,<br /> "tel est pris qui croyait prendre" serait la morale de cette histoire très proche de la réalité,<br /> quand j'étais à l'école je ne comprenais jamais pourquoi l'enseignant qui attendait une inspection donnait mille consignes aux élèves, plus tard j'ai compris tous les enjeux de cette sorte de<br /> jugement dernier,<br /> en sciences sociales nous appelons "one best way" la seule et meilleure méthode pour réaliser une action ou une tâche, je crois que cette notion qui s'est étendue dans de nombreux domaines est<br /> dépassée car on peut arriver à des fins avec une multitude de moyens,<br /> et notamment dans le cadre de l'enseignement je suis convaincue que les résultats seraient plus à la hauteur si on cessait de figer cette institution dans une rigidité toute théorique parce que<br /> cette déontologie poussièreuse est trop éloignée des évolutions mêmes de la société et de la maturité de plus en plus précoce des élèves,<br /> <br /> désolée d'être si dure avec l'Ecole mais je ne peux admettre que ce qui avant était fait pour éduquer est devenu une machine à broyer des personnalités en formation juste parce que le but du lycée<br /> est d'obtenir des statistiques de 80% de réussite au bac; il n' a plus d'intelligence ni de réflexion mais une sorte de compétition statistique semblable à celle qui anime des entreprises<br /> commerciales,<br /> heureusement que de rares personnes ont encore une sorte de foi à enseigner différemment et continuent dans cette voie même si les "moutons"  sont de plus en plus nombreux,<br /> bonne soirée, Nicole<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Bonjour Nicole,<br /> je suis tout à fait d'accord avec toi...Et enseignnt que je suis, j'aimerais juste te dire que je bosse  sérieusement en classe pour une seule raison: ne pas avoir honte de moi quand je me<br /> regarde le soir au miroir. Certes il ya d'autres raisons "adjacentes" qui viennent se greffer sur la raison principale mais tu sais, avec ou sans inspecteur, je bosse sérieusement--enfin je<br /> pense--. Je n'attends pas d'être inspecté pour être "clean" et je fais de mon mieux pour le rester. Merci bcp pour m'avoir lu!<br /> <br /> <br />