Septembre s'amène lentement, en traînant ses pantoufles,
à la manière d'un vieillard rhumatisant
qui se traîne difficilement
pour ouvrir la porte à un petit- fils turbulent.
Septembre ouvre, enfin, cette porte
et donne un coup de pied dans le derrière de l'été
comme l'on ferait à un domestique malhonnête.
Septembre, recevra, par la même porte, sa Majeste l'Automne:
la saison des amours et des confidences sur les bords du Rhône.
Septembre lui réservera, à coup-sûr, un accueil particulier:
il le décorera de médailles et le coiffera de lauriers.
Mais, hélas mes amis, Septembre éveille, des profondeurs de mon âme,
les réminiscences de mon premier amour,
comme l'on réveille une plaie qui dormait,
ou omme l'on provoque un volcan qui sommeillait
ou comme l'on marche sur une mine qui remonte à tongtemps.
Et des sensations complexes se diffusent dans mon âme,
telles un poison succulent qui vous déchire les entrailles.
Alors, je réprime un sanglot qui réclame son droit de cité
et je le refoule vers les frontières: vers le passé.
Mais je dépose, soudain, les armes et j'éclate en larmes
pareil à un réfugié qui a vécu, chez lui, trop de calamités
et qui, pour rentrer chez lui...il n'est pas pressé!
A Tetouan, 1996.