L'auteur de ces lignes ne prétend en aucun cas être un spécialiste de l'Education ni de quoi que ce soit. Il s'agit d'un simple enseignant en exercice de fonction depuis 1996. Il est enseignant vacataire à l'Institut Français de Tetouan depuis 2004. Mais surtout, il est adhérent à la médiathèque de l'Insitut Français de Tetouan depuis...1987.
Je me rappelle de l'Institut Français alors qu'il s'appelait le Centre Culturel Français. Je venais à sa médiahèque pour préparer mes cours de maths et de physique, alors que j'étais élève au lycée, en sciences mathématiques. C'est,en fait, l"'espace"--au sens culturel et social du terme-- qui m'attirait: la cour, la verdure, l'accueil, la richesse de la bibliothèque...
Je n'ai jamais "coupé" le conact avec ce Centre. Il était pour moi, un temple qui méritait un pélerinage même au milieu des années 90 alors que j'entamais ma carrière d' enseignant à...840 km de Tetouan...Pour vous dire que l'Institut Français est avant tout une partie de moi- même, une partie de ma mémoire, de ma psyché, de mon passé et de mon présent...Tellement des souvenirs heureux et malheureux en rapport avec des évènements ayant eu lieu dans l'enceinte de cet Institut refont à chaque fois surface dans ma conscience: souvenirs de bonnes ou de mauvaises notes, amitiées liées ou dénouées, amours qui ont abouti ou pas...Bref, il était un mircocosme dans lequel j'évoluais, élève, adolescent et par la suite étudiant que j'étais.
Maintenant, j'y suis enseignant vacataire. Et le plaisir de visiter ce"sanctuaire" ne fait que grandir. Un plaisir que ni le temps, ni l'espace n'ont réussi à entamer ni à affaiblir. Du coup, je me pose toujours la question: pourquoi des parents ayant suivi des cours de français à l'Institut, font en sorte que leurs enfants marchent dans leurs pas? Cet Institut fait-il partie de l'Identité socioculturelle de Tetouan? Fait-il partie de la Mémoire Collective des habitants de cette ville?
Je ne saurais répondre mais je possède, en toute modestie, des éléments de réponse:
Cela va sans dire que cet Institut a des décennies derrière lui.Ce qu'aucune école privée de langue n'a, à Tetouan. Mais surtout:
1-- L'espace de l'Institut, sa cour s'entend, est unique dans ce sens. En toute simplicité, cet espace n'a pas d'égal ni au Centre Américain ni à Cervantes, le Centre Espagnol, ni à aucune école de cours de français dans cette ville. Les parents y envoient leurs enfants pour qu'ils joignent l'utile à l'agréable: l'apprentissage et le jeu. Cet un espace dans lequel on"respire" au milieu de la verdure, tout en aspirant ...de la culture! Il y a même des étrangers qui le prennent de temps en temps pour un jardin. Or cet espace n'est que "le prolongement" pédagogique de la classe. Ainsi, la boucle est bouclée, la classe aboutit à la cour et vice-versa en passant par:
2-- La médiathèque: un trésor inestimable. Une caverne d'Ali baba. Une île au Trésor. Personnellement, en tant qu'élève en sciences mahtématiques ou éudiant en littérature française, je me "cloîtrais" dans cette médiahèque qui m'a été --et m'est toujours-- d'une grande uilité...De même pour des milliers d'étudiants de Tetouan et régions qui sont devenus des cadres, actuellement. Cette médiahèque est aussi le lieu de rencontres, de conférences, d'expositions...Et si l'on s'ennuit ou l'on se fatigue, on descendt à:
3-- la salle de spectacles qui programme des films, des pièces de théâtre, des concerts tout au long de l'année. Un espace de détente...Une détente édifiante. Et si l'on a l'âme artiste, eh bien:
4-- l'atelier de peinure et de gravure est là...aussi longtemps que je me souvienne.
Ce qui fait que l'Institut Français est un Institut composé de plusieurs facettes complémentaires et appartenant au même cube, au même puzzle, qu'il suffit juste de savoir manier.
Toutefois, je me pose souvent la question: pourquoi, au milieu de cette mer déchaînée de la concurrence, alors que la technologie envahit l'enseignement et alors que les méhodes didactiques sont vite détrônées par des autres, l'Institut Français se fraye son chemin en fendant les flots par sa proue, ignorant les navires les plus modernes qui tentent de le dépasser,-- ou de le torpiller-- et ne comptant que sur des moyens technologiques limités, il faut le dire, pour demeurer sur le terrain de la concurrence sans être englouti par les flots?
Je pense que cet Institut dispose, impeccablement, de ses deux atouts: sa charpente et sa boussole.
En effet, une équipe d'enseignants désirant de faire brandir très haut la bannière de l'Institut ainsi qu'un saff de personnel administratif compétent conjuguent leurs efforts dans une seule perspective: naviguer le plus loin possible en mettant le cap sur une seule destinaion: la promotion de la langue et de la culture françaises. Et en réponse aux armes super-sophistiquées des écoles privées de langue française, l'Equipe de l'Institut, enseignants vacataires et personnel administratif, tiennent bon: ils opposent leur bravoure aux canons des corsaires.
Un dernier point à souligner: le fait que l'Institut Français ne soit pas un établissement privé est un élément à son avanage: le privé veut dire "commerce" et le commerce implique une seule priorité: l'argent. Et payer plus d'argent ne garantit pas forcément la qualité des services. Dans ce sens, le fait que l'Institut Français soit "rattaché" à l'Etat français est perçu par les parents d'élèves comme un gage de sérieux et de..."neutralité commerciale". Mais surtout, pour damer le pion à ses concurrents, l'Institut Français tient à véhiculer une culture française, issue des principes de la Révoluiuon Française, à travers ses programmes et ses méthodes. Ainsi, son label, le drapeau français dans lequel loge confortablement la Marianne demeure un label qui défie toute concurrence sur le terrain symbolique: c'est toute l'Histoire de la France qui s'y trouve résumée. Or, les écoles privées de langue française n'ont pas d'Histoire. Et celui qui n'a pas d'histoire demeure...un bâtard (mataphoriquement s'entend) car,peut-on comparer un hôtel de luxe à un château médiéval? Pas la peine d'être un historien pour comparer le pot de fer au pot de terre!