C'est dur d'échouer
quand on a calculé ses chances,
quand on a enterré la malchance,
quand on s'apprête à boire la victoire,
et quand on entrevoit, brusquement, le drapeau noir
de la défaite hissé sur le toit de l'Avenir.
C'est comme un navire collosal
qui se brise qur un récif minuscule
quand il fait beau et que la mer est calme
et que la météo est certaine que le temps est navigable.
Alors, le bateau coule lentement comme au ralenti
tandis que les gardes-côtes bavardent lentement, derrière leurs écrans de radar,
tandis que les gendarmes se téléphonent inutilement
pour connaître les causes et les conséquences,
tandis que les journalistes commentent,commentent et mentent...
Et lorsque le blabla bat son plein,
le navire sombre définitivement
sous les yeux voyeurs des téléspectateurs du monde entier,
enfoncés dans leurs fauteuils qu'ils ne quittent jamais,
sirotant leurs jus de fruits...inconnus
et suivant en direct le naufrage du navire méconnu.
A l'occasion d'un échec professionnel cuisant,Juin 2001.