Le détenu est réveillé en pleine nuit.
"Demain, tu graviras les marches de la potence"
lui annonce son goêlier, l'air joyeux et niais.
Puis, il lui ajoute comme s'il s'adressait au roi de France:
"En attendant, faites sire, des rêves inouis!".
Les yeux ouverts, le condamné fait des rêveries, puis
il commence à craindre la noirceur de la nuit.
Il aperçoit, soudain, la Mort portant le costume des Pères.
Elle s'approche de lui, pose sa main sur sa tête et le bénit,
et le voilà prenant place parmi les futurs élus d l'Enfer.
Ensuite, il voit la potence qui marche jusqu'à lui,
déguisée tanôt en sorcière, tantôt en prostituée,
lui exige un exploit pour que le mauvais sort soit aboli
ou lui réclame de l'argent pour le faire jouir, mais lui, il fuit...
Il fuit, faute de mieux, dans le sommeil mais il est rejeté.
Le sommeil lui fait savoir qu'il n'honore pas les yeux d'un criminel.
Alors, déçu, le détenu implore le jour, ô combien cruel
et le conjure de dépêcher sur les lieux ses armées de soleils
pour clore le dernier chapitre d'un roman modeste mais sans faille,
même si son héros sera, à tort, exécuté.