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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 22:07

Le détenu est réveillé en pleine nuit.
"Demain, tu graviras les marches de la potence"
lui annonce son goêlier, l'air joyeux et niais.
Puis, il lui ajoute comme s'il s'adressait au roi de France:
"En attendant, faites sire, des rêves inouis!".

Les yeux ouverts, le condamné fait des rêveries, puis
il commence à craindre la noirceur de la nuit.
Il aperçoit, soudain, la Mort portant le costume des Pères.
Elle s'approche de lui, pose sa main sur sa tête et le bénit,
et le voilà prenant place parmi les  futurs élus d l'Enfer.

Ensuite, il voit la potence qui marche jusqu'à lui,
déguisée tanôt en sorcière, tantôt en prostituée,
lui exige un exploit pour que le mauvais sort soit aboli
ou lui réclame de l'argent pour le faire jouir, mais lui, il fuit...

Il fuit, faute de mieux, dans le sommeil mais il est rejeté.
Le sommeil lui fait savoir qu'il n'honore pas les yeux d'un criminel.
Alors, déçu, le détenu implore le jour, ô combien cruel
et le conjure de dépêcher sur les lieux ses armées de soleils
pour clore le dernier chapitre d'un roman modeste mais sans faille,
même si son héros sera, à tort, exécuté.

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commentaires

T
<br /> Je me permets de revenir Mohamed car en lisant ta réponse je me demande aussi: lorsqu'on se sait condamné par la maladie avec une échéance de quelques mois ou quelques semaines le temps qui reste<br /> est il comparable à celui du condamné à mort par la justice?<br /> P.S. oui, les livres sacrés comportent bien des points communs et j'en ai lu pas mal pour m'en rendre compte par moi même,<br /> bonne fin de journée Mohamed<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Tu as tout à fait raison Nicole, je n'avais pas pensé à ce point. Il est vrai qu'un condamné suite à une maladie est semblable à un condamné à mort. Il peut toujours espérer mais ses<br /> horizons sont réduits.Par ailleurs, un dilemme se présente à lui: s'il souffre, il réclame l'euthanasie( et c'est son droit: je sais que le débat fait rage en France et en Italie là-dessus) et s'il<br /> ne souffre pas il s'accroche à la vie. Seulement, les deux le lui sont interdits: vie et euthanasie. Juste une petite différence cependant: le "condamné" dans le cas d'une maladie ne l'est pas<br /> par... les hommes. Mais cela ne change rien au côté tragique de la situation. Bien au contraire, je pense! Amitiés sincères! <br /> <br /> <br />
T
<br /> Je m'éloigne un peu du sens de ce poème juste pour te dire que j'avais été très boulversée par la description des dernières heures d'un condamné à mort dans "Le pull over rouge" de Gilles Perrault,<br /> l'histoire du dernier condamné à la guillotine en France avant l'abolition de la peine de mort,<br /> et puis je pense à ce musée visité en espagne, celui de l'Inquistion, à l'entrée une guillotine, dedans tous les instruments de tortures et de mort mis au point par l'homme contre l'homme, et quand<br /> je pense je me demande tout ce qui traverse l'esprit de ceux qui vont quitter la vie,<br /> Parlant  du jour de la mort la Bible dit: "tu ne connaîtras ni le lieu ni l'heure..." alors qu'eux ils connaissent le lieu et l'heure...<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> Pour embrayer sur la Bible, Nicole, le Coran aussi évoque le fait que l'Homme ne peut connaître ni le jour ni l'heure de sa mort ni le jour de l'apocalypse. Il est vrai qu'un condamné<br /> à mort est dans une situation qui déroge à ces généralités. Je me demande, vraiment, --et je ne peux pas me mettre à sa place--comment on demande à un condamné à mort de se laver, de faire sa<br /> toilette, de manger, de se laisser examiner par un médecin, alors qu'il sait que de toute façon, c'est fichu pour lui, surtout pour celui qui passe des années dans les couloirs de la mort,<br /> attendant son exécution. Cette souffrance est plus dure que la peine capitalle elle-même!<br /> <br /> <br />