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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 00:42

"-- Ici la centrale à la 31. Vous me recevez?
-- Ici la 31. Je vous reçois cinq sur cinq. A vous.
-- Comment est la situation dans votre secteur, la 31?
-- La 31 à la centrale. Rien à signaler. La nuit est calme. Le ciel est clair. Le vent es nul et la température est stable.
-- Ici la centrale. Ce n'est pas le bulletin météo que je voulais mais la situation sur le terrain. Votre travail, quoi!...
-- Eh bien, R.A.S. Secteur calme...si ce n'est cette putain qui fait le trottoir ou cet adolescent qui braque avec son pistolet le boulanger du quartier ou cette femme qui se fait sauter par une bande de crânes rasés...
-- Mais c'est le bordel chez vous officier ! ...et moi qui pensais que tout était calme...
--Mais chef, il ya calme et calme. Tout est unique et tout est différent. Et surtout, tout est relatif...
-- Ecoutez officier, faites  régner l'ordre immédiatement. Exécution.
-- Oui, je veux bien chef mais que voulez- vous que je fasse? Arrêter une prostituée c'est s'attaquer à un agent public en plein exercice de ses fonctions. Quand à l'adolescent qui braque la boulangerie, il est piégé: je vois d'ici le boulanger qui avance lentement sa main vers l'automatique qui loge sous le comptoir...et puis, que cherche un boulanger qui reste ouvert au- delà de minuit sinon descendre un ado qui viendrait le braquer? Et à propos de la femme que les jeunes crânes rasés sont entrain de violer, eh bien je vous dis moi qu'elle l'a cherché. Eh oui, que voulez- vous? Elle marchait en se déhanchant et en tortillant son cul et...vous savez quel genre de vêtement elle portait? Des vêtements aguichants... à faire rougir une putain...Et vous voulez que je vous dise chef? J'entends d'ici ses gémissements de plaisir. Alors, vous voyez...finalement, tout est dans l'ordre. Personne n'est victime et personne n'est bourreau et...
-- Officier, vous êtes une honte pour l'ordre public.
-- Merci, chef mais à y réfléchir, ça fait trente ans que je sers la patrie sous les drapeaux de la police nationale mais je n'ai jamais compris ce que c'est que l'ordre. D'ailleurs dans chaque ordre il ya désordre et vice- versa. Et puis il ya ordre et ordre alors dites- moi: quel genre d'ordre vous voulez que je fasse régner?
-- J'exige que l'ordre public soit rétabli...
-- Alors là, excusez- moi patron mais si j'en crois mes yeux l'ordre qui règne ici est très...public. Voyez, il y a un consentement tacite entre la pute et son client, entre le braqueur et le boulanger, entre la femme que l'on viole et ses violeurs...Tout le monde connaît par coeur son rôle et...
-- Officier, vous êtes devenu fou. Rentrez immédiatement à la centrale...
-- Eh oui, on est toujours fou quand on veut penser autrement...
-- Mais putain vous n'êtes pas là- bas pour penser mais pour exécuter.
-- Bien reçu. Je rentre à la base.( il raccroche). Exécuter...exécuter... oui mon cul...chef de mes deux..."
              Et l'ordre public continue de se dérouler tel un tapis rouge sur les rues du quartier.
               Sur ce tapis, vient s'écrouler le client qui a joui ainsi que la prostituée, fatiguée, en plus de l'adolescent tué à bout portant par le boulanger et la femme ...satisfaite par les crânes rasés.  
                Cette nuit- là, il n' ya eu ni arrestation, ni garde-à-vue car l'officier avait découvert, cette nuit- là, la philosophie.  
                  Deux jours plus tard, la pagaille dévasta la ville. Ce qui a fait intervenir l'armée.

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