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  • "Penser, c'est dire "non"": Alain.
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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 23:14

Je me suis toujours demandé pourquoi l'on ressent la valeur de quelqu'un juste au moment où on le perd. Je me suis souvent interrogé sur la justesse, le sens, l'importance et la signification du mot "valeur", puisque, l'on ne ressent la valeur de quelque chose ou de quelqu'un qu'en le perdant, paradoxalement. On a beau dire que cette chose a de la valeur, que je l'apprécie, que je l'estime, que je la cote, que... N'empêche que ces expressions sonnent creux, ou sonnent faux jusqu'au jour où l'on perd cette chose, et là, d'un seul coup, on prend conscience de la VRAIE valeur de cette chose- là, sous le choc de sa perte, comme ferait un Africain qui ne prendrait conscience de l'importance du soleil que le jour où il en serait privé, sous des cieux plus nuageux, moins cléments et plus pluvieux...La pire des choses reste ceci: la valeur des gens que l'on perd, soudainement, et qui meurent, à l'improviste, alors qu'on les pensaient immortels, jeunes, forts et beau...Le deuil s'opère et s'installe comme un occupant indésirable et grossier...En effet, on ne prend acte de la valeur d'une personne que le jour où cette personne n'est plus là, particulièrement quand cette personne s'éteint...A ce moment- là, ramener cette personne à la vie s'avère inutile car impossible, et l'on reste sous le repentir, sous le choc, sous le regret, sous le joug de sentiments bêtes car se manifestant en retard, trop tard...Et c'est, paradoxalement à ce moment- là que l'on saisit dans son ampleur la valeur de l'individu qui nous a quittés, à la manière d'un homme qui n'arrive à admirer l'envergure d'un aigle royal que quand celui- ci est au ciel, imposant car les ailes déployées...mais c'est trop tard, l'aigle est très loin dans le ciel...impossible de le rattraper...Je pense que Blake-- ou quelqu'un d'autre-- a dit: " la valeur n'est valeur que quand l'homme s'y consacre". Je pense que c'est vrai mais j'ajouterai que la vraie valeur de quelqu'un que nous côtoyons ne se manifeste à nos yeux que quand il nous quitte. C'est comme cela...L'homme est stupide et il ne réagit qu'après- coup. L'homme ne sait admirer l'oeuvre d'art qui est en face de lui que le jour où elle quitte son piédestal pour s'engouffrer dans les archives de l'Histoire...A ce moment- là, regretter le fait de ne pas l'avoir admirée à sa JUSTE VALEUR, est un acte de repentir INUTILE et ABSURDE...A quoi sert de regretter, le jour du Jugement Dernier, d'avoir été mécréant? A quoi bon de regretter d'avoir négligé sa femme quand on la voit dans les bras de son amant? A quoi bon de regretter d'être un mauvais fils quand les parents sont partis? A quoi bon de décider de s'intéresser à la pièce théâtrale quand le rideau est baissé? A quoi bon de vouloir faire du bien quand le mal est déjà fait?

Mohamed AZZAMORI, A Tetouan, le 20 janvier 2012.

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commentaires

F
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L
<br /> <br /> Mille merci...à toi aussi!!<br /> <br /> <br /> <br />
F
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F
<br /> Bonjour Mohamed, je découvre de jour en jour une sublime plume, c'est un grand plaisir de revenir souvent sur ta page et lire tout ce que tu nous écris. Dans la vie, on se pose tellement de<br /> questions, mais l'important c'est la vivre comme elle est, sans la compliquer..., bon Week-End, bisous.<br />
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