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12 décembre 2009 6 12 /12 /décembre /2009 00:28
Albert s'arrête soudain. Les sons de répercussion de son dactylo ne se font plus entendre. Il prend sa énième bierre, la verse d'un trait et passe sa manche sur sa bouche. Il jette un regard à son texte et prend une décision capitale...
Il est à son neuvième tome...enfin le neuvième tome de son roman. Il est ccélèbre, oui, mais il y a quelque chose qui le turlupine: s'il est célèbre c'est grâce au héros qu'il a inventé: Henri. Les lecteurs connaissent Henri, sa vie, ses maîtresses, ses déboires, ses gloires et ignorent tout du créateur d'Henri, Albert Des Champs. Albert est connu parmi le grand public grâce et uniquement grâce à son personnage Henri. La vie d'Albert lui- même, on s'en fout. Il lui arrive même que des gens le croisent dans la rue, le reconnaissent et lui demandent comment va Henri et si Henri se remet promptement de son rhume ou alors pourquoi Henri est toujours avec cette pouffiasse de Bernardette alors que Jeannette es folle de lui...Voyez- vous ça: les lecteurs et surtout les lectrices sont tmobés en adoration devant le personnage alors qu'ils s'en fichent éperdument de son créateur...
Ce soir-là donc, Albert décide d'en découdre pour de bon. Il tue son personnage qui succombe à ses blessures à la suite d'une bagarre sordide dans une ruelle sombre à cause d'une prosituée, bref un dénouement du plus banal. Albert reprend donc son texte et règle le compte à son personnage pour de bon...
Quelques jours plus tard, son portable n'arrête pas de sonner, sa boîte é-mail explose de courrier, les gens dans la rue l'arrêtent pour lui faire savoir leur indignation. Les coups de téléphone, le courriel et les paroles des gens sont unanimes:" pourquoi diable as-tu tué Henri Du Bois?"...
On regarde dorénavant Albert de travers lorsqu'on le croise, on le toise, on l'insulte- même. On tente même de l'agresser...
Mais nom de Dieu pourquoi cet affolement de la populace? N'est-il pas Dieu dans son roman? N'est-il pas omniscient, omnipotent et omniprésent dans ses écrits? Il ne pliera pa devant cette hargne du peuple. Le peuple adore Henri, eh bien lui, il l'a tué et basta! D'ailleurs, n'est-il pas lui le créateur de ce putain d'Henri? Et puis, ce sont ses textes à lui, Albert, non? Libre à lui de faire ce qu'il veut de ses personnages...
Seulement voilà, il arrive que l'élève dépasse professeur, l'animal son propriétaire, l'esclave son maître et...le personnage son auteur...C'est une évidence.
Albert n'écrit plus et boit de plus en plus. Et puis, un soir, on le retrouve inerte, gisant dans une mare de sang, dans une ruelle sombre, devant une taverne, au petit-matin. La version de la police est simple: il a reçu un coup de poignard mortel lors d'une vilaine dispute avec deux autres ivrognes, à cause d'une prostiuée. Il a fini comme le héros de son roman, paraît-il. D'ailleurs, des mauvaises langues murmurent que la police n'a pas pris soin de passer au peigne fin la scène du crime, et qu' elle s'est contentée de puiser ses constations dans le dernier roman de l'auteur où il décrit avec force détails la mort d'Henri. Il paraît que les policiers eux aussi sont des fervents lecteurs des Aventures d'Henri et  qu'ils sont des farouches ennemis du créateur des Aventures d'Henri. 
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