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  • : Réflexion littéraire et philosophique. Extraits de l'auteur.
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20 octobre 2009 2 20 /10 /octobre /2009 01:46

O ma lampe, montre-moi la voie.
Armé d'une bible en tranches
et d'un crucifix en bois,
le jour, je marche, la nuit, je rampe,
alors, ma lampe, est-ce que tu vois?

Je n'ai ni roi ni toit, ni peines ni joies.
Je n'ai ni feu ni foi, ni règles ni lois
et je marche pendant des jours et des mois.

Je suis un pélerin qui se mortifie.
Je suis un soldat qui rentre, vaincu.
Je suis un marchand, sur la route de la soie,
ou peut- être un dangereux hors-la-loi.

De temps en temps, je sors ma flûte
et je joue des airs de mon choix.
Et puis je bois et donc je danse
et toute la nature danse avec moi!

Las de marcher, sous un peuplier, je m'asseois.
J'ouvre ma bible avec respet et émoi:
l'on parle de sang, de cendres, de meurtres et d'effroi,
des villages brûlés, des enfants tués,
des femmes évanouies et... du Christ sur la croix.

Alors, la tête dans mes mains, je pense à toi:
ma bien-aimée Marie qui m'attend dans les bois.
Je presse le pas quand un ermite me montre le chemin de son doigt.
Et tes rayons, ma lampe, me devancent et m'ouvrent la voie,
tels des cavaliers, en tête du cortège d'un roi!



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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 23:32

Quel est donc ce malaise
qui squatte mon âme?
Où sont les boissons et les mets,
les randonnées et les femmes?
Je ne peux haïr ni aimer
et je subis un interrogatoire infâme.
Alors, dois-je parler madame
ou faut-il me taire?


Quel est donc ce malaise
qui se propage dans mon coeur.
Qui veut mon mal-être? Qui veut ma mort?
Je n'ai pas honte. Je n'ai pas peur.
Je finirais de la sorte? Quelle ironie du sort!


Je meurs puis...je renais de mes cendres.
Et quand il fait minuit à Londres
mes plaies se réouvrent et mon coeur bat fort,
car la grande machine de Sotland- Yard
incarnée dans un commissaire, un faux lord
braque sur mes yeux sa lampe de bureau de Londres
tel un soldat braquant du haut de son mirador
son projecteur sur un criminel tentant de fuir un...château-fort!

Des questions stupides s'abattent sur moi,
comme des vautours, comme des insectes, comme des créanciers.
J'entends les sons des répercussions de la machine à écrire.
Des sons forts, précis et rapides,
pareils aux sons des talons pointus d'une femme qui s'enfuit.

Alors, je plaide coupable et j'avoue ce que l'on m'a dicté,
sous le ventilateur défectueux de cette salle mal éventée.
Et dans mon naufrage, je vous fais chavirer avec moi,
et j'avoue, sous la torture, notre délicate parenté:
notre amour suspect aux yeux de la société:
un adultère aggravé d'un athéisme patenté!
cela sent le fagot aux yeux d'une populace irritée,
d'autant plus que tu es mariée à un homme de loi
qui m'interroge, me passe à la question, et à tous les supplices, ma foi
sous le regard encourageant d'un sire cravaté et ganté
et qui n'est personne d'autre que ton frère-par-la loi!*

                                                        * Brother-in-law: beau-frère.

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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 21:25

Septembre s'amène lentement, en traînant ses pantoufles,
à la manière d'un vieillard rhumatisant
qui se traîne difficilement
pour ouvrir la porte à un petit- fils turbulent.
Septembre ouvre, enfin, cette porte
et donne un coup de pied dans le derrière de l'été
comme l'on ferait à un domestique malhonnête.

Septembre, recevra, par la même porte, sa Majeste l'Automne:
la saison des amours et des confidences sur les bords du Rhône.
Septembre lui réservera, à coup-sûr, un accueil particulier:
il le décorera de médailles et le coiffera de lauriers.

Mais, hélas mes amis, Septembre éveille, des profondeurs de mon âme,
les réminiscences de mon premier amour,
comme l'on réveille une plaie qui dormait,
ou omme l'on provoque un volcan qui sommeillait
ou comme l'on marche sur une mine qui remonte à tongtemps.

Et des sensations complexes se diffusent dans mon âme,
telles un poison succulent qui vous déchire les entrailles.
Alors, je réprime un sanglot qui réclame son droit de cité
et je le refoule vers les frontières: vers le passé.

Mais je dépose, soudain, les armes et j'éclate en larmes
pareil à un réfugié qui a vécu, chez lui, trop de calamités
et qui, pour rentrer chez lui...il n'est pas pressé!

 A Tetouan, 1996.

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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 14:50

A Madame X,
tu m'avais promis de ne pas m'abandonner.
Mais, un jour orageux et pluvieux, tu es partie.
Je suis resté planté, là-bas, tel un marin ayant fait naufrage,
affaibli par la tempête et jeté sur des côtes inconnues,
le corps déchiqueté par les pointes agressives des récifs inhospitaliers,
les mains sanglantes et meurtries, accrochées à des rochers glissants.
Mes mains se cramponnaient à ces rochers étrangers
et me donnaient l'air
d'un bébé aggripé au sein d'une mère
qui refuse de le reconnaître.
Ma bouche était posée, dans un baiser forcé, sur les rugosités marines de ces écueils frigides.


Aujourd'hui, je m'escrime à à tirer mes pieds des vagues du passé,
qui s'évertuent à me ramener à l'océan.
Là où j'ai échoué.
Et je me rappelle
du jour où, après avoir trempé ton doigt dans l'encre d'un stylo qui bavait,
tu a tracé sur nos deux fronts le serment de la fidélité.
Et je me rappelle aussi
du jour où tu as fignolé, par le sang de ton doigt blessé,
un coeur rouge sur la plaque d'un arrêt de bus.
Ce jour-là, tu étais contente...malgré ton doigt blessé,
--peut-être blessé par les épines d'une fleur que je t'avais offerte--



Je marque par le sang de mes blessures une croix rouge sur un rocher géant de cette île mystérieuse
pour commémorer le nième anniversaire de mon débarquement forcé sur cette terre qui fut un asile pour mon corps et un enfer pour mon âme.
Et j'attends toujours un navire providentiel pour qu'il me ramène.
Un navire qui ne viendrait peut-être jamais.

De toute manière, et dans l'attente de ce miracle,
je reste madame, je reste...ton Robinson Crusoé.

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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 14:37

Madame est libre.
Elle s'est libérée par elle-même
avec le concentement tacite de son époux.

Elle est enfin libre
comme une tigresse échapée d'un zoo.
Elle balance ses hanches serrées dans un pantalon collant
et offre ses seins généreux aux regards des passants...

Et d'un geste sensuel, sexuel, raffiné,
elle rejette en arrière ses longs cheveux roux,
et marche en tortillant son corps comme un serpent qui danse
sous la musique inaudible d'un charmeur de serpent invisible.

Elle met en valeur son capital de chairs rebondissantes
et avance lentement et sûrement
telle un mannequin défilant sur une piste de prêt-à-porter.

Les automobilistes, semblables à des photographes
lui envoient leurs regards lumineux...
Les plus timides d'entre eux
s'abstiennent de la dévorer des yeux
mais rajustent leurs rétroviseurs
dès qu'ils la dépassent
pour mieux faire le bilan.

Ainsi, un désir refoulé plane sur ce champ de bataille érotique.
Et madame poursuit sa percée dans les tranchées mâles
telle un char dispersant des recrues désarmées.

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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 14:21

L'auto-car défile
sur les routes du royaume,
et mes oreilles captent le fil
d'une conversation. Et curieusement,
j'entrevois une femme et un fantôme
qui la pelote...professionnellement. 

Elle lui promet une fidélité immaculée
durant les moins de canicule
qui sépareront ces amants...inévitablement.

Elle lui parle sur un ton câlin
avec un étrange accent anglais
et avec des effets de style malins
renfermant des métaphores filées.

Sous l'hypnose de cet oracle,
je dévisage cette face ovale:
yeux verts engageants,
lèvres charnelles saillantes,
et poitrine monumentale.

Et sous sa miro-jupe qui circonscrit
des cuisses appétissantes,
j'aperçois des contours arrondis
d'une chair débordante...

Puis, quand son amant ferme l'oeil pour un somme,
elle me lance un clin d'oeil passionnel
qui m'enflamme à la manière d'un mauvais alcool
et déçoit mes attentes de voir évaluer la fameuse
fidélité irréprochable.

Ainsi, je prends lair d'un villageois
qui débarque naïvement
dans une grande ville
et qui est dépouillé, subitement,
dans une chambre d'hôtel,
par une putain armée
qui s'était fait passée pour une nonne.

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12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 20:56

Les soldats battent le tambour.
Les civils consternés, fuient,
à la reherche d'une terre ou d'un jour,
où l'espoir est un astre qui luit.

On malmène ces gens; on les bouscule,
dans des camps, sous des tentes,
alors que sur des sièges à bascules,
leurs chefs d'Etat pérorent et mentent.

L'inexorable roue de la Guerre,
puissante, complexe et dentée,
broie gamains, mères et pères
et même les soldats qui l'ont inventée.

Seule une gamine de quatre ans,
pleure son village et ses gens,
ne comprenant le pourqioi de ces vents
de haine quii soufflent sur les champs.

Cette fille contemple les ruines, l'air impuissant,
ne saisissant pas que la Guerre est le seul testament
que les soldats ont juré à leurs ancêtres, des guerriers d'antan
de faire respecter en mettant le monde à cendres et à sang!

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11 octobre 2009 7 11 /10 /octobre /2009 01:17

Là- bas,
dans une ruelle,
au fond de la Moselle,
une femme au nom d'Isabelle
m'a accueilli dans sa maison.

Elle m'a parlé de Daniel,
son mari ivrogne et cruel
qui lui meurtrissait le coeur frêle,
en fréquentant tous les bordels
s'il ne la battait pas sans raison.

Elle priait Saint Gabriel
de l'emmener là-haut vers l'irréel
et elle déversait un sentiment de fiel
sur son mari, ce rustre infidèle
qui l'accablait d'injures et de trahisons.

Je lui ai chuchoté des mots de miel,
et elle me montra ses coutures et ses manuels
et ses recettes de cuisine. Puis, elle pleurait de plus belle...

Alors, je la pris dans mes bras et je regardai le ciel.
Et je laissais cette femme malheureuse, la femme de Daniel
déverser sur ma poitrine sa triste cargaison.
 

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11 octobre 2009 7 11 /10 /octobre /2009 00:48

                      Si vous apercevez cet homme contactez
                    le poste de police le plus proche.

Ses yeux sont si malicieux
comme ceux d'un renard des contes
qui tente d'avoir,en fin de compte,
l'expert corbeau que je suis.

Son sourire est pernicieux
comme celui d'un don juan légendaire:
un sourire professionnel dénotant un savoir-faire...
qui finit par mettre à genoux les coeurs les plus ambitieux.

Ses mots sont si vicieux...
Verbe d'une âme lascive, scélérate et psychopathe
qui vivote de larcins, de butins, de rançons et de chantages
maraudés, chapardés, chipés de je ne sais quel coeur- victime.

Ses crimes font de lui un damné, un réprouvé, un recherché
pat l'Eglise de la probité et par l'Interpol des moeurs
qui publient sur Internet son portrait moral...
Un portrait semblable à celui d'un terroriste afghan ou d'un pédophile blege.

Ainsi, il sera toujours fustigé par les prêtres, toisé par les juges, talonné par les flics et hué par les galopins du quartier.

Ah!non: ll n'a rien d'un amoureux en série.
Il n'est qu'un infâme pêcheur de coeurs, opérant dans des eaux troubles, avec des filets non conformes aux normes de l'Amour.
Et il finira, tel un voleur de poules: lynché par les villageois du Midi.
Triste sort d'un don juan sordide dont les conquêtes illégales puent à quelques lieux à la ronde...comme un corps décomposé caché entre les buissons.


Please, if you see this man, contact the nearest police station.Thank you.
                      
 

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11 octobre 2009 7 11 /10 /octobre /2009 00:32

C'est dur d'échouer
quand on a calculé ses chances,
quand on a enterré la malchance,
quand on s'apprête à boire la victoire,
et quand on entrevoit, brusquement, le drapeau noir
de la défaite hissé sur le toit de l'Avenir.

C'est comme un navire collosal
qui se brise qur un récif minuscule
quand il fait beau et que la mer est calme
et que la météo est certaine que le temps est navigable.

Alors, le bateau coule lentement comme au ralenti
tandis que les gardes-côtes bavardent lentement, derrière leurs écrans de radar,
tandis que les gendarmes se téléphonent inutilement
pour connaître les causes et les conséquences,
tandis que les journalistes commentent,commentent et mentent...

Et lorsque le blabla bat son plein,
le navire sombre définitivement
sous les yeux voyeurs des téléspectateurs du monde entier,
enfoncés dans leurs fauteuils qu'ils ne quittent jamais,
sirotant leurs jus de fruits...inconnus
et suivant en direct le naufrage du navire méconnu.



A l'occasion d'un échec professionnel cuisant,Juin 2001.



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